Laurent le Magnifique
de Jack Lang

critiqué par Veneziano, le 1 mars 2020
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Un despote éclairé puissant et admiré
Laurent le magnifique est le grand nom de la famille Médicis qui régna sur la république de Florence, pour la conforter comme puissance locale, à la fin du XVe siècle, le fameux Quattrocento italien, innovant tant sur le plan artistique que politique. Il accède au pouvoir en arrivant à se constituer un corps électoral sur mesure, mène une diplomatie habile en s'alliant avec les Sforza de Milan, pour desserrer l'étau de l'axe Rome-Venise, se montre autoritaire et dirigiste en matière de commerce et de politique intérieur et visionnaire dans son action de mécène, via ses importantes mesures de commande publique d'oeuvre d'art. Florence renaît grâce à lui, avant de tomber en disgrâce, il glorifie le nom de sa famille avant qu'il connaisse le même sort et ne peut pas déjouer l'ensemble des assassinats politiques qui officient alors comme une stratégie comme une autre. Des échanges fournis le mêlent à Machiavel et s'inspire de sa virtù, l'art de durer en politique par réalisme et calculs pensés.

L'ancien professeur de droit international public et ministre de la Culture de la Mitterrandie a dirigé une institution culturelle en Italie et ne peut qu'être intéressé par l'aura d'un personnage mêlant virtuosité politique et vision artistique, malgré ses éminentes parts d'ombre. Cette biographie s'avère chronologique, factuelle, tout autant que lyrique, dans le but de percer le mystère du magnétisme d'un personnage aussi controversé et vénéré à la fois. Ce livre permet de le situer de manière précise dans son environnement, ainsi que les enjeux qui furent les siens. Il est donc utile.