Mont-Revêche
de George Sand

critiqué par Cyclo, le 27 février 2020
(Bordeaux - 78 ans)


La note:  étoiles
de la jalousie
Le poète désargenté Jules Thiérray accompagne son ami Flavien de Saulges à Mont-Revêche, propriété située dans le centre-est de la France, et dont ce dernier a hérité à la mort d’une vieille tante. Il a décidé de la vendre au député Dutertre (40 ans) qui possède dans les environs une propriété importante où vivent ses trois filles Nathalie (20 ans), Éveline (18 ans) et Caroline (16 ans). Leur mère est morte à la naissance de cette dernière, et le père s’est remarié avec Olympe (24 ans) il y a quatre ans. Vit aussi ici un jeune homme, le cousin pauvre Amédée, recueilli par Dutertre, élevé par lui comme un fils, et devenu son factotum. Tandis que Thierray tombe amoureux de la fantasque Éveline, Flavien est séduit par Nathalie et Olympe. Or, cette dernière souffre d’une maladie nerveuse que seul l’opium semble calmer. Quelle en est la cause ? Le père pense à l’inimitié de ses deux filles aînées pour leur belle-mère, surtout Nathalie, qui la hait violemment.
Flavien disparaît. Thierray a beaucoup de mal à réussir à séduire la capricieuse Éveline. En fin de compte, Nathalie aiguise la jalousie de son père envers Flavien. Quand celui-ci revient, les circonstances paraissent mettre en faute Olympe. La colère de Dutertre est terrible. Olympe, qui n’y comprend rien, retombe gravement malade et, cette fois, ne se remet pas, malgré les soins assidus de Caroline, d’ Éveline, du jeune Amédée et même de Nathalie repentante.

Une fois de plus George Sand éclaire avec acuité les diverses facettes de l'amour. Un grand roman sur la jalousie, qu’on peut rapprocher de "La Princesse de Clèves" : car c'est bien le mari, nettement plus âgé qui sombre dans la jalousie, et ici comme dans le roman de Madame de Lafayette, alors que sa femme n'a pas fauté . En effet, Olympe, d’une pureté absolue et très amoureuse de son mari, ne s’est rendue compte de rien et n’a pas su voir que les autres hommes (Thierray, Flavien, Amédée) sont très sensibles à son charme ni n’a pu soupçonner que son mari fût jaloux…
Elle a déjà traité de la jalousie dans plusieurs romans, particulièrement "La petite Fadette" en 1849, et réitérera dans "Jean de La Roche" en 1859..
Un roman très rare de la grande dame des lettres françaises du milieu du XIXe siècle. Il date de 1852.