L'alerte démocratique
de Nicolas Baverez

critiqué par Colen8, le 24 février 2020
( - 82 ans)


La note:  étoiles
La dangereuse pente de la dé-mondialisation
L’ordre géopolitique bipolaire instauré après 1945 est révolu. Les démocraties occidentales que l’on croyait faites pour durer sous la bienveillance du bouclier nucléaire américain se sont endormies dans le confort de la consommation. Elles regardent ailleurs pour ne pas avoir à affronter des poussées indépendantes mais convergentes dont les effets les menacent d’un effritement progressif :
- le populisme déjà largement dénoncé gagnant inexorablement du terrain,
- les velléités impérialistes attisant les conflits armés un peu partout,
- les affrontements sur fond de nationalisme identitaire, d’intolérance religieuse,
- la remise en cause du droit et des accords internationaux, allant de pair avec un retour du protectionnisme économique,
- les inégalités de revenus et de patrimoines au détriment des classes moyennes,
- l’absence de régulation financière faisant à nouveau gonfler les bulles spéculatives,
- les atermoiements de la transition énergétique et de la prise en compte du changement climatique,
- la captation sans contrepartie par quelques-uns des richesses émanant du numérique et de l’IA,
- le choc de l’explosion démographique du Sud face à la dépopulation du Nord.
La liberté politique vue comme valeur suprême de la démocratie mérite d’être défendue. Il est encore temps pour l’Europe dont elle a été le berceau d’enclencher un cercle plus vertueux grâce à ses valeurs d’ouverture, à sa puissance économique mondiale, de juguler la montée des violences, de dépasser ses menaces internes. Tel est le message ici martelé par Nicolas Baverez au fil des pages et des chapitres, dans une synthèse solide et documentée.