La fortune des Médicis
de Jean-Yves Boriaud

critiqué par Veneziano, le 23 février 2020
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Des banquiers à la tête d'un Etat
Un professeur émérite de lettres classiques nous présente l'ascension des Médicis à Florence. Cette famille de médecins puis de banquiers, appartenant donc à la haute bourgeoisie, sans être aristocrate, a fait main basse sur un Etat, l'équivalent de la Toscane, au siècle de la Renaissance italienne, au XVe, sachant qu'elle ne vient que cent ans plus tard en France. Leur influence est d'abord économique, financière et commerciale. Elle s'est jouée par un jeu de succursales installées au siège, plus ou moins itinérant, des puissants, notamment du Pape. Leur puissance, avant de devenir politique, leur permet de constituer des alliances, à Venise, notamment, et Rome, où ils souhaitent faire élire l'un des leurs comme souverain pontife, puis finalement avec les Sforza de Milan, les ennemis jurés jusqu'alors.
Leur conquête du pouvoir politique à Florence est principalement constituée par Côme l'Ancien et Laurent Magnifique, ainsi que par l'entremise de Machiavel. Les calculs et stratagèmes continuent, comme prend de l'ampleur un mécénat culturel public d'ampleur, un peu à l'instar de ce que va pratiquer Louis XIV en France. Florence confirme sa puissance philosophico-artistique, et s'installe dans un rôle de place financière qui finira par être mise à mal.

Cette époque de la Renaissance est vive en rebondissements et évolutions inattendues. Aussi l'utilité d'un livre dense se fait comprendre, afin de mieux saisir les entrelacs d'influences et jeux stratégiques dans une Italie divisée en plusieurs Etats. C'est très intéressant.