Colomba. Suivi de Carmen - L' Abbé Aubain - La chambre bleue - Lokis.
de Prosper Mérimée

critiqué par Veneziano, le 22 février 2020
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
L'Abbé Aubain - de l'influence des curés sur les désoeuvrés
Dans cette nouvelle de type épistolaire, constituée donc d'une suite de lettres, la lectrice et le lecteur apprennent qu'une dame parisienne de la haute bourgeoisie, Madame de P***, tombe en infortune et s'installe dans la petite ville de Noirmoutier. Ne sachant comment tuer le temps, elle jette son dévolu sur le pauvre curé du coin, l'abbé Aubain, qui s'avère fort cultivé, si bien qu'elle lui demande des leçons en tous genres. De fil et en aiguille, en lui tirant les vers du nez, elle comprend qu'il a eu la vocation sur le tard, en raison d'un dépit amoureux. Comme il se satisfaisait fort bien jusque là de son affectation, à l'écart des bruits de la ville, il finit par obtenir une mutation en milieu urbain, l'attitude intrusive de la charmante dame l'ayant autant lassé que son médiocre niveau intellectuel.
Le désoeuvrement et le déclassement social sont mauvais conseillers : c'est la morale tissée ici, dans cette nouvelle que pourrait avoir conçue Honoré de Balzac. L'ingérence de personnes superficielles dans la vie des autres provoque des conséquences inattendues, ce qui constitue une leçon à méditer. Cet écrit reste fort court, mais assez riche d'intérêt sociologique et psychologique.

Je vous renvoie à mes critiques éclair pour les autres nouvelles contenues dans ce volume.