La Thèse
de Anne Armand

critiqué par CHALOT, le 22 février 2020
(Vaux le Pénil - 76 ans)


La note:  étoiles
Entre roman et essai
« La thèse »
roman d'Anne Armand
Jean-François Chalot
éditions Librinova
121 pages
08/10/2019

Le livre s'ouvre sur 1959 .
Guy est un jeune étudiant en médecine qui choisit la psychiatrie.
Réfléchi, intéressé, et même passionné il décide, à Lille où il fait ses études de consacrer sa thèse au suicide.
Pourquoi ce choix ?
Il s'agit déjà d'un questionnement sur un phénomène non marginal avec de nombreuses tentatives réussies ou avortées.
Si certains se donnent « en spectacle » ou appellent à l'aide, d'autres sont dans un malaise réel ne provenant pas toujours d'une névrose ou d'une maladie mentale.
Les mécanismes de l'autodestruction sont complexes.
Marie-Rose « était ouvrière d'usine en filature, orpheline de mère depuis l'âge de neuf ans et elle faisait état d'une mésentente avec la seconde femme de son père. »
Déprimée, elle n'oublie pas le décès de sa mère quand elle était jeune enfant et s'interroge sur l'intérêt de continuer à vivre.
Guy va être mobilisé et envoyé en Algérie durant cette guerre.
Cette expérience bouscule ses certitudes et lui font choisir une autre voie : il sera médecin .
Il choisit la Normandie où il excelle comme médecin de famille mais où il va s'épuiser.
Cette partie du livre sur l'itinéraire et les difficultés des médecins de campagne est une leçon de sociologie intéressante.
Parfois Guy se posera des questions sur ses choix et sur le devenir de sa thèse.
A t-il travaillé pour rien ?
Sa thèse finira t-elle dans un tiroir poussiéreux ou servira t-il, après sa mort à un étudiant en médecine ou à un chercheur ?

Jean-François Chalot