Lettres d'Espagne
de Prosper Mérimée

critiqué par Veneziano, le 21 février 2020
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
La visite de l'Espagne au XIXe siècle
Marqué par un fort tropisme espagnol, ce dont relatent ses écrits, Prospère Mérimée décide assez naturellement de visiter son pays de prédilection. Par une série de lettres conservées de lui à ce sujet, la lectrice et le lecteur découvrent une part de ses moeurs et usages. Il semeur de Madrid à l'Andalousie, en passant par Valence. Il en apprécie la gastronomie et le sens de l'hospitalité, comme les clichés portés d'une région à l'autre. Il émet un jugement nuancé sur la corrida, qui le choque autant qu'elle l'intrigue. En Andalousie, il ne croise pas en série les bandits de grand chemin qui font la réputation de la région et apprécie le grand coeur des personnes qu'il y croise. Il évoque le statut des sorcières dans ce pays, comme la considération de la mort, de l'amour et de la séduction.
Il est intéressant de pouvoir bénéficier d'un témoignage assez lointain sur un pays voisin, ce qui permet de voyager autant de le temps que dans l'espace. Ces lettres permettent également de fixer le cadre de l'inspiration des nouvelles de Mérimée, si imprégné de l'imagerie issue de ce pays. Sans constituer une étude anthropologique, elles constituent un document intéressant et agréable à lire.