Federigo
de Prosper Mérimée, Marine d' Antibes (Dessin)

critiqué par Veneziano, le 21 février 2020
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
La rédemption d'un jouisseur
Federigo est beau et courtois, mais joueur et jouit de tous les plaisirs de la vie, également de ses charmes. Or, un beau jour, il reçoit, la visite de douze personnes, qu'il accueille et reçoit de manière magnanime. Il finit par comprendre qu'il s'agit de Jésus et des apôtres. Ces derniers sont venus voir ce que devenait celui dont ils n'ont plus eu de nouvelle via les messes et confessions. Comprenant quelle a été son existence, ils l'invitent à changer de vie. Le bougre négocie les conditions de son salut et y arrive en partie.
Cette nouvelle est aussi courte en longueur que surprenante dans sa teneur. Au XIXe siècle, la France reste très pratiquante, mais de là à mettre en scène de tels personnages, il y a un pas, franchi allègrement. De plus, la religion est peu ou prou tournée en dérision, puisqu'un charmeur arrive à négocier son accès au paradis. Mérimée dévoile ici sa nature voltairienne et présente le mérite de faire réfléchir sur la spiritualité et les conditions de ses rites.