Diaspora
de Greg Egan

critiqué par Romur, le 19 janvier 2020
(Viroflay - 50 ans)


La note:  étoiles
Pour lecteur très averti
Greg Egan s’est fait un nom dans la « hard SF » en jonglant avec les dernières théories en physique, astrophysique, et faisant aussi de larges incursions dans la biologie et les mathématiques. Soucieux de toujours coller à une certaine vraisemblance scientifique, un de ses leviers favoris est la dématérialisation des intelligences : une fois sur silicium, elles peuvent voyager ou être transmises à travers l’espace, supportant des voyages de longue durée inaccessibles aux entités biologiques.
Dans Diaspora, nous commençons ainsi avec le développement d’une intelligence artificielle, embryogenèse informatique décrite en détail. Lorsque la Terre est confrontée à un cataclysme (coalescence de deux étoiles à neutrons libérant une vague de rayonnements haute énergie destructrice), notre héros de bits va tenter de sauver quelques amis en leur faisant accepter de renoncer à leur humanité corporelle plutôt que de mourir sur place… Commence alors la Diaspora, à la fois fuite et exploration, mais aussi réflexion sur le sens et l'origine de l'existence, l’essence de l’humanité, la nature du réel
Le lecteur doit être motivé, pas rebuté par la topologie, la mécanique quantique et l’astrophysique, prêt à voyager dans les dimensions supplémentaires que prévoient certaines théories physiques puis dans des univers mathématiques duaux du notre, accessibles par quelques truchements de la mécanique quantique. On oscille entre admiration fascinée et épuisement cérébral devant l’hermétisme abstrait de certains passages. Sans doute l’un des romans les plus difficiles de Greg Egan.