Irena - Tome 01: Le ghetto
de Jean-David Morvan (Scénario), Séverine Tréfouël (Scénario), David Evrard (Dessin)

critiqué par Shelton, le 13 janvier 2020
(Chalon-sur-Saône - 67 ans)


La note:  étoiles
Très bonne série !!!
Puisque dans quelques jours va sortir le tome 5 de la série Irena et puisque que j’ai en projet d’interviewer avec mes étudiants David Evrard le dessinateur de la série, j’ai décidé de relire aujourd’hui les quatre premiers tomes de ce qui restera, indiscutablement, comme une grande série salutaire à lire et faire lire…

Tout d’abord, cette série, scénarisée par Jean-David Morvan et Séverine Tréfouël, raconte la vie d’Irena Sendlerowa, une polonaise qui durant la Seconde Guerre mondiale a sauvé 2500 enfants juifs du ghetto de Varsovie. Elle était travailleuse sociale et après guerre elle a été nommée Juste parmi les nations et rien que cela méritait un récit… Jean-David avait découvert son existence un peu par hasard et il a instantanément compris que cela pouvait faire une bonne bande dessinée…

Comme cette femme, Irena, est morte en 2008 à Varsovie, cette histoire permet de raconter des évènements que nous ne connaissons que fort peu en France comme l’occupation de la Pologne par les nazis, la vie quotidienne dans le ghetto de Varsovie, la résistance polonaise, le soulèvement du ghetto et on ira même jusqu’au moment où Irena aura la possibilité de faire un voyage en Israël, en 1983, et qu’il y aura une cérémonie en son honneur, au Mémoriel de Yad Vashem…

Enfin, comme il est question d’un récit lourd, grave, pourtant adapté à un jeune public, Irena aura la possibilité de rencontrer les morts, de temps en temps, comme son père. Ces dialogues profondément humains et admirablement bien mis en dessin par David Evrard, donneront une touche d’espérance et de sérénité… C’est beau et fort, tout simplement !

Même si le sujet est d’ailleurs hautement dramatique, même s’il s’agit, bien sûr, de l’extermination des Juifs, même si la toile de fond n’est autre que la Seconde Guerre mondiale, la série est destinée à un très large public et le trait graphique de David Evrard y est pour beaucoup… Ce n’est pas si simple de dessiner le ghetto de Varsovie pour des enfants sans les immerger dans le drame absolu mais en restant véridique, respectueux, humain…

Alors, il n’en demeure pas moins qu’Irena a connu la torture et que cette torture est bien dans la série, qu’il y a des dessins parfois durs et que la lecture des plus jeunes doit être accompagnée par des adultes. Cela est d’autant plus facile que la série est aussi destinée à ces adultes car il s’agit bien définitivement d’une série pour tous !

C’est donc bien avec impatience que j’attends la sortie du tome 5 et la rencontre avec David Evrard lors du prochain festival d’Angoulême !