L'IA va-t-elle aussi tuer la démocratie ?
de Laurent Alexandre, Jean-François Copé

critiqué par Colen8, le 31 décembre 2019
( - 82 ans)


La note:  étoiles
Homo Numericus avec ou contre Homo Politicus ?
En bon connaisseur des neurosciences, des technologies biologiques et numériques Laurent Alexandre poursuit ses alertes sur le retard tragique des institutions européennes et françaises en intelligence artificielle (IA). L’IA met à mal en un rien de temps toutes les certitudes de leur supériorité accumulées depuis des siècles par les occidentaux. Un mouvement se dessine vers la domination mondiale où ne concourent plus que la Chine et les Etats-Unis avec leurs champions technologiques respectifs, les BATX, GAFAM, NATU(1). Facteur aggravant les régimes autoritaires n’ont pas de scrupules à réduire les libertés publiques de leurs ressortissants au moyen de ces outils tandis que le chaos savamment entretenu par les réseaux sociaux(2) sape la souveraineté des états démocratiques en faveur des populismes en tous genres.
La réponse de son co-auteur Jean-François Copé, ancien ministre, ancien député et actuel maire bien que conscient des enjeux n’apparait pas à la hauteur attendue. On retrouve son argumentaire dans la plupart des ouvrages des années 1970-80 quand il était question d’une précédente révolution, celle de l’informatique dans la gestion des entreprises. Devenir comme il le suggère une IA nation d’ici 2030 en rassemblant les forces, par exemple celles des opérateurs télécoms, relève semble-t-il de l’incantation même s’il s’en défend. L’analyse de son texte regorgeant de « il faut », « on doit », « et si … », de ses propositions conjuguées au futur suffit à le comprendre d’autant que l’insuffisance criante des budgets publics va aussi dans ce sens.
(1) Pour la Chine : BATX (Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi) – pour les Etats-Unis : GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) et plus récemment NATU (Netflix, AirBnB, Tesla, Uber)
(2) En raison des biais introduits dans leurs algorithmes.