Les 5 terres, tome 1: « De toutes mes forces »
de Lewelyn (Scénario), Jérôme Lereculey (Dessin)

critiqué par Blue Boy, le 27 décembre 2019
(Saint-Denis - - ans)


La note:  étoiles
Naissance d'une saga ambitieuse
« Les 5 Terres » est la nouvelle série qui vraisemblablement va s’imposer comme la future locomotive des ventes chez Delcourt. Un projet titanesque qui devrait se dérouler (logiquement) sur 5 cycles, avec un cycle par « Terre » et 6 tomes par cycle. Ce premier tome est plutôt de bon augure, et Delcourt, qui n’a pas fait les choses à l’aveuglette, semble s’être donné les moyens de ses ambitions: budget conséquent, équipe fournie et compétente chapeautée par un directeur artistique, Didier Poli. Avec aux commandes du scénario David Chauvel – qui signe sous le collectif Lewelyn, composé également d’Andoryss et Patrick Wong -, et Jérôme Lereculey au dessin, assisté d’une encreuse et d’un coloriste, l’éditeur a joué la carte des valeurs sûres et des talents. De la même façon, l’histoire pourrait avoir un air de déjà vu, puisqu’on pense à une sorte de mix entre « Blacksad » pour le côté anthropomorphe et « Murena » pour l’intrigue, voire « Game of Thrones » si l’on s’écarte un peu de la BD. Au-delà du gros coup éditorial qui prêterait aisément le flanc à la critique, force est de reconnaître que la lecture de ce tome est plutôt convaincante.

Le dessin y est pour beaucoup, tout à fait en phase avec ce que l’on attend d’une telle série. Un brin académique certes, mais le vieux compère de David Chauvel possède un trait sûr et détaillé, tout en finesse. Il conçoit des plans audacieux bien choisis et très variés, dont beaucoup à vue d’oiseau, ainsi qu’un bon cadrage cinématographique qui n’oublie pas de mettre en valeur les jeux de regards des personnages très expressifs. Le travail de Dimitris Martinos sur la couleur est fabuleux, notamment sur les costumes. Quant au scénario, s’il ne brille pas par son originalité (du moins jusqu’à présent), la narration est relativement fluide, même s’il faut un peu de temps pour se familiariser avec les nombreux protagonistes en butte aux querelles de pouvoirs (le syndrome « Game of Thrones » sans doute), mais ils possèdent tous une personnalité bien campée pour faciliter suffisamment la tâche au lecteur. Bref, voilà une superproduction, puisque c’est bien de cela dont il s’agit, qui se révèle des plus prometteuses.