La naissance de la 2CV Citroën
de Dugomier (Scénario), Olivier Wozniak (Dessin)

critiqué par Blue Boy, le 27 décembre 2019
(Saint-Denis - - ans)


La note:  étoiles
La revanche d’un vilain petit canard
Tout ce que vous avez toujours tout voulu savoir sur la Deudeuche sans jamais oser le demander, de la conception (laborieuse) aux chaînes de montage, avec un succès poussif au début (c’est normal, c’est la Deuche) mais qui ne s’est jamais démenti par la suite… un ouvrage instructif pour un petit morceau de patrimoine national, dont l’aspect unique – on l’oublie souvent – fut conçu par un Italien…

Même si ce type d’ouvrage de commande n’est pas ce qu’on préfère, il faut bien avouer qu’on avait envie de voir ce qu’elle avait sous le capot, cette « Deux-pattes » qui, de « vilain petit canard », est passée au statut de voiture mythique. La plus grande partie de l’ouvrage est ainsi consacré à la conception de ce véhicule atypique qui se voulait la première voiture populaire, une sorte de « Ford T à la française ». Depuis l’instant, en 1923, où les frères Michelin en ont eu l’idée —leur but étant d’écouler le plus de pneus possibles ( !) — jusqu’à sa présentation en 1948 au Salon de l’automobile, 25 années se seront écoulées pour qu’enfin la 2CV puisse voir le jour. Un accouchement laborieux, victime des réticences des constructeurs et des aléas de l’Histoire, qui aurait pu se révéler un échec si le designer italien Flaminio Bertoni n’avait apporté sa touche au look unique d’une auto dont les prototypes étaient d’une laideur édifiante. On apprend donc pas mal de choses, notamment que Le Corbusier avait également planché sur un projet similaire de voiture populaire.

Avec un dessin franco-belge aux accents hergéens, cet ouvrage a toutes les qualités requises pour plaire aux vieux enfants un brin nostalgiques pour qui cette bagnole minimaliste et poussive aux suspensions décoiffantes faisait partie du paysage et se laissait contempler avec un mélange de moquerie et de tendresse, et un peu de pitié aussi peut-être…