Le vagabond des Étoiles, tome 1
de Jack London, Riff Reb's (Scénario et dessin)

critiqué par Blue Boy, le 27 décembre 2019
(Saint-Denis - - ans)


La note:  étoiles
Le pouvoir de l'imagination
Professeur à l’université de Californie, Darrell Standing était promis à un bel avenir. Jusqu’à ce printemps 1906 où, prix d’une colère inexplicable, il tua son collègue le professeur Haskell, un acte qui le fit condamner à la prison à vie. Mais ce qui l’attend en vérité, c’est la pendaison, et pour une tout autre raison... Depuis son cachot où, pour échapper aux terribles brimades quotidiennes de ses gardiens, il s’évade par l’esprit, Darrell Standing raconte… Avec un brio renouvelé, Riff Reb’s nous livre sa seconde adaptation d’un chef d’œuvre du grand Jack London.

Comme pour la précédente adaptation de London, le premier choc est visuel. La puissance du trait ardent de l’auteur havrais, alliée à un encrage soutenu qui vient creuser les visages, exprime très bien l’âpreté du monde décrit ici. Le côté oppressant de l’univers carcéral où croupit Darell Standing cloue le lecteur sur place et le traverse jusque dans ses veines. La camisole de force de Standing, c’est la nôtre, et on souffre avec lui. Et puis il y a ces voyages cosmiques salutaires, magnifiquement mis en images, qui permettent au prisonnier, par une technique d’autohypnose, d’oublier la douleur et de s’évader vers les mondes de l’esprit et du souvenir, et, dans un deuxième temps, de revivre ses multiples vies antérieures. Mais ces échappées immobiles ne font que renforcer la rage des gardiens, déconcertés par la capacité de résistance de Standing, obligés de resserrer toujours davantage les liens de son habit suppliciant sous le regard narquois de leur souffre-douleur. Une fois de plus, les variations de bichromie au fil des pages fonctionnent parfaitement. C’en est tellement devenu la marque de fabrique de Riff Reb’s qu’une colorisation traditionnelle apparaîtrait presque déplacée.

Plusieurs choses rendent l’histoire captivante : sous-tendue dès le début du livre par le mystère du meurtre commis par Darrel Standing, victime de ses « colères rouges », elle porte sur la captivité de ce dernier dans des conditions épouvantables, suite à la trahison d’un autre prisonnier prêt à tout pour raccourcir sa peine. Vient ensuite le temps du désespoir et de la mort imminente qui précéderont la découverte providentielle de l’autohypnose, moyen de survie et porte d’entrée vers ses pérégrinations mentales et l’exploration de ses vies antérieures. Autant d’éléments qui suffisent à tenir le lecteur en haleine. Et le talent de conteur de Riff Reb’s de faire le reste pour ce qui se révèle être une ode formidable à l’imagination.

Paradoxalement, Jack London était athée et ne croyait donc pas à la vie après la mort, ce qui peut surprendre. En revanche, l’auteur américain combattait l’injustice et, ayant connu lui-même la brutalité dans les prisons pour « délit de vagabondage », réussit avec à ce roman à faire interdire la camisole pour les prisonniers de droits communs aux Etats-Unis.

Grâce à toutes les qualités énoncées plus haut, ce premier volet du « Vagabond des étoiles », dont on a évidemment la plus grande hâte de connaître la suite, s’impose incontestablement comme l’un des must de l’année.
Sauvé par le rêve 9 étoiles

BD
" Le vagabond des étoiles" de Riff Reb's
Ed; Noctambule

Bonjour les fous de lectures....

Voici la première partie d'une trilogie inspirée du livre de Jack London ( le dernier avant sa mort).

Prison de Californie.
Darrell Standing, ingénieur agronome, s'apprête à être pendu pour le meurtre d'un de ses collègue.
Pour supporter les tortures que lui infligent les geôliers, il s'évade au gré de voyages astraux dans des vies passées.

Récit sur les conditions de vie en prison, mais également sur l'étouffement de la pensée en milieu carcéral.

BD entre réalisme et fantastique.
L'homme à la fois prisonnier de ses 4 murs et libre par sa pensée.

Très belle adaptation de l'auteur dont on ne peut que saluer le talent de conteur et de dessinateur même si le côté fantastique n'est pas ma tasse de thé

Faby de Caparica - - 62 ans - 18 mai 2020