Les confessions de Dan Yack
de Blaise Cendrars

critiqué par Tistou, le 24 décembre 2019
( - 67 ans)


La note:  étoiles
Dan, c'est Blaise
Les confessions de Dan Yack est la seconde partie, après Le plan de l’aiguille d’un ensemble qui compose l’œuvre Dan Yack. Pour ma part, je n’ai pas lu la première partie, Le plan de l’aiguille.
Petit aparté étonnant ; l’éditeur de Blaise Cendrars était tellement persuadé que Les confessions de Dan Yack obtiendrait le Prix Goncourt qu’il avait déjà fait imprimer la bande annonce censée entourer le livre. Mais l’œuvre n’obtiendra qu’une voix lors du vote qui attribuera le Prix Goncourt à L’Ordre, de Marcel Arland !
Dan Yack fait un Blaise Cendrars tout à fait présentable : les similitudes sont nombreuses, les trajectoires bien ressemblantes, on ne prend pas grand risque en considérant que Dan Yack c’est Blaise Cendrars.
Dan Yack s’est retiré près de Chamonix, au chalet du Plan de l’Aiguille (pour connaître Chamonix je n’ose imaginer que c’est le Plan de l’Aiguille auquel je pense ? Bien perché, pour le coup !). Après la guerre il avait épousé Mireille, fille d’une tenancière de maison close bonne amie de Dan Yack. Mireille est morte.

»Mireille est morte. Je lui ai fait la promesse de lire tous les jours son petit cahier pour bien penser à elle. Mais je ne peux pas penser à elle. Je ne peux rien oublier. Tout me distrait. C’est rien. C’est pourquoi je m’applique. Je dicte et je redicte et recommence et redis toujours les mêmes passages et je gâche les rouleaux. Je n’essaye même pas à imiter la voix de Mireille. L’appareil ronronne … »

Au chalet du Plan de l’Aiguille, il dicte ses « mémoires » sur un dictaphone (exactement comme le fit Blaise Cendrars en 1929 – 1929 ! – pour l’écriture des Confessions de Dan Yack) et les fait parvenir à une secrétaire qui les tape. Le roman alterne des considérations issues des cahiers de Mireille, et les « confessions », les souvenirs, de Dan Yack, enregistrés donc. Des souvenirs de guerre, des souvenirs de voyage, …
Ca fait de ces « Confessions », un ouvrage que, pour ma part, j’ai trouvé extrêmement décousu et peu cohérent. Peut-être aussi ai-je souffert de n’avoir pas lu Le plan de l’aiguille, qui le précède ? Peut-être …
De là à considérer que l’œuvre globale (les deux romans regroupés sous le titre de Dan Yack) est l’œuvre majeure de Blaise Cendrars, comme le considèrent certains, il y a un pas que je ne franchirai pas.