Main basse sur Israël
de Jean-Pierre Filiu

critiqué par Colen8, le 10 décembre 2019
( - 82 ans)


La note:  étoiles
L’ambitieux
C’est bien l’ambition personnelle qui semble le facteur déterminant de la carrière politique de Benyamin Netanyahou, dont la longévité à la tête du gouvernement d’Israël(1) dépasse celle du père fondateur David Ben Gourion. Né en 1946 après la Shoah donc, élevé en partie aux Etats-Unis(2) jusqu’à être diplômé du MIT sa stratégie pour Israël a consisté faire des évangélistes républicains ses plus fidèles soutiens politiques et financiers, quitte à s’éloigner de la diaspora juive américaine traditionnellement démocrate. C’est ainsi qu’il fera capoter les initiatives de paix tentées pendant les présidences Clinton et Obama. Son parti le Likoud, héritier du sionisme révisionniste de Zeev Jabotinsky (1880-1940) prônant le Grand Israël établi sur les deux rives du Jourdain s’est rapproché des partis religieux orthodoxes les plus avancés qui encouragent et pilotent continûment les colonies de peuplement en Cisjordanie comme dans Jérusalem-Est.
Ces éléments d’histoire et de politique alimentent un réquisitoire sévère à l’encontre du Premier Ministre israélien dont les décisions, les attitudes et les comportements ne cessent d’attiser haine et violence au détriment de la paix. Qualifié de provocateur, menteur, cynique, corrompu, va-t-en-guerre y compris par ses compatriotes ces épithètes peu reluisantes ne font que l’encourager dans la voie qu’il a choisie, de moins en moins respectueuse des droits de l’homme et des règles élémentaires de la démocratie. En effet sa cote de popularité est plus forte que jamais à la suite de ses succès diplomatiques : l’aval des Etats-Unis pour le transfert de leur ambassade à Jérusalem et leur sortie de l’accord antinucléaire iranien.
(1) Elu et réélu au suffrage universel sans discontinuer depuis décembre 2005
(2) Où se sont établis plusieurs frères de son père