La Coupure
de Fiona Barton

critiqué par Dervla3012, le 7 décembre 2019
( - 18 ans)


La note:  étoiles
Un livre dispensable
De quoi ça parle ?

Un chantier immobilier dans une rue londonienne met au jour le squelette d’un bébé enterré depuis plusieurs années. La nouvelle, diffusée par les médias, va bouleverser la vie de plusieurs femmes, l’objet du livre étant d’élucider pourquoi et comment. Ce bébé est-il celui d’Angela, dont on a kidnappé la fille à la maternité, il y a une quarantaine d’années ? Pourquoi la nouvelle provoque-t-elle des crises de panique chez Emma ? Kate, la journaliste, a-t-elle trouvé avec cette histoire le sujet d’un article qui fera date ? Et Jude, la mère d’Emma, quel rapport entretient-elle avec cette découverte ?

Mon avis :

Peut-être que le genre du thriller psychologique n’est pas assez riche en soi ou trop artificiel par principe, mais après en avoir lu une dizaine, on a l’impression de retomber sans cesse sur les mêmes intrigues alambiquées et tirées par les cheveux, pleines de femmes névrosées, voire psychotiques (ou alors victimes de types psychotiques) aux prises avec la résurgence d’un passé douloureux. Et vas-y que je tremble, panique, m’évanouis, refuse de m’alimenter, etc.

La Coupure ne fait pas exception. On s’y ennuie un peu et, l’expérience du genre aidant, on y repère les grosses ficelles narratives destinées à aiguiller le lecteur sur de fausses pistes, avant finalement, quatre-vingt pages avant la dernière, de deviner le fin mot de l’histoire. Alors on s’agace de voir ces andouilles de personnages patauger et tomber des nues quand on a déjà tout compris depuis belle lurette.

Bref, un livre qui n’a rien de déshonorant, mais dont on peut tout à fait se dispenser, vu qu’il y en a des dizaines de bien plus intéressants et réussis, même dans le genre.
Résurgences 9 étoiles

Des travaux de terrassement sur un chantier de la banlieue de Londres mettent à jour le squelette d’un nourrisson. Les quelques lignes de journal consacrées à cette découverte attirent l’attention de trois femmes. Angela tout d’abord, dont le bébé avait été dérobé à la maternité une quarantaine d’années auparavant, disparition demeurée totalement mystérieuse ; Emma, une femme perturbée qui entretient des rapports difficiles avec Jude, sa mère ; La journaliste Kate Waters enfin, qui pense que cette affaire pourrait déboucher sur un article juteux.

Comme dans « La veuve », le premier roman de l’auteur, l’intrigue progresse en alternant les points de vue des différents protagonistes, l’enquête de la police et les investigations de la journaliste, dont la personnalité est ici plus fouillée que dans sa précédente aventure. Elle apparaît rompue à toutes les ficelles du métier, empathique, un brin manipulatrice, mais attachante et avec une éthique, ce qui est loin d’être général dans le journalisme. Scrutées de près aussi, les relations tendues entre Emma et sa mère.

Un excellent polar psychologique, un puzzle dont les pièces vont s’ajuster peu à peu de façon parfaitement logique. Tellement logique que je suppose que des lecteurs plus futés que moi ou plus rodés au genre devineront avant la fin (cf la critique principale). Un roman que j’ai lu d’une traite et beaucoup apprécié.

Malic - - 82 ans - 22 septembre 2020