Les soeurs Lacroix
de Georges Simenon

critiqué par Pierrot, le 3 décembre 2019
(Villeurbanne - 72 ans)


La note:  étoiles
La croix et la bannière.
A Bayeux (Calvados), les membres d’une famille minée par la haine vivent dans une maison bourgeoise de la ville. Poldine, enceinte de son beau-frère, a épousé Riland-Desborniaux, un chantre timide et tuberculeux, qui vit dans un sanatorium en Suisse et n’apparaît pas dans l’intrigue. Elle a une fille de vingt ans prénommée Sophie. Mathilde est mariée au peintre Emmanuel-Vernes, dont elle a deux enfants, Jacques, clerc de notaire, vingt-deux ans et Geneviève dix-sept ans. Un mariage sans amour, dès le début, puis une union qui devient intenable à partir du moment où Mathilde apprend que son mari l’a trompée avec Poldine et que Sophie est le fruit de cette liaison. Les deux sœurs ressassent leur rancune. Chacune épie les gestes quotidiens, presque rituels, de l’autre. Dans cette atmosphère malsaine, les enfants étouffent. Jacques menace de partir avec Blanche, la fille d’un notaire ; Geneviève se liquéfie progressivement dans une piété mêlée d’inquiétude et de langueur, Sophie réagit en enfant gâtée et se montre insupportable. Quant à Emmanuel Vernes, il ne sort guère du grenier où il est confiné depuis dix-huit ans. Depuis que Mathilde a découvert sa liaison avec Pauline. Un jour, Geneviève tombe malade et ne parvient plus à marcher. C’est à ce moment que Poldine découvre que de l’arsenic est mêlé quotidiennement au potage. C’est aussi à ce moment que Mathilde surprend Poldine dans sa chambre en train de manipuler des éprouvettes.
Ici, les femmes s’adonnent à l’hypocrisie, la fausseté, et à la fourberie, là où l’homme lui, est incapable de lutter quotidiennement. Un roman en demi-teinte dans une atmosphère oppressante…
Au plus haut sommet 10 étoiles

Ici Simenon fait un tableau de la petite bourgeoisie provinciale française. C'est un chef d'oeuvre de précision , de détails de la vie quotidienne et des relations entre ces êtres coincés dans leurs préjugés, leurs habitudes et le qu'en dira-t-on? J'ai lu ce livre il y a longtemps et ne l'ai pas critiqué à l'époque, mais le souvenir en est tellement présent que je ne peux m'empêcher de le faire. Quand Simenon s'écarte de Maigret, il nous donne de ces chefs d'oeuvre qui ont fait dire à André Gide: "C'est le meilleur d'entre nous."

Falgo - Lentilly - 84 ans - 13 octobre 2022


Atmosphère lourde, pesante 8 étoiles

Pour faire simple et pas trop compliqué, dans une maison bourgeoise de Bayeux vivent les sœurs Lacroix. Mathilde a épousé Emmanuel Vernes dont elle a eu deux enfants : Jacques et Geneviève. Poldine, la sœur de Mathilde donc, a eu un enfant, Sophie. Il règne dans cette demeure - et dans le roman - une atmosphère lourde, pesante, à la limite du supportable sous la dictature de Poldine (mais Mathilde ne vaut pas mieux). Jacques, le fils, veut fuir tout cela avec sa fiancée ; Geneviève dépérit à vue d’oeil et un jour, on trouvera Emmanuel mort dans sa chambre où il s’est pendu.
On l’aura compris : un roman très dur de Simenon à déconseiller si vous êtes dans une phase morose ou dépressive.

Catinus - Liège - 72 ans - 13 janvier 2020