Courrier prioritaire
de Anita Vaillancourt

critiqué par Débézed, le 24 octobre 2019
(Besançon - 76 ans)


La note:  étoiles
Vive la vie !
Anita c’est une Québécoise dont quelques dizaines de printemps ont déjà enchanté la vie mais dont quelques hivers ont aussi terni certaines périodes, laissant des stigmates cicatrisant bien difficilement. Elle a enseigné le français avec passion et, depuis qu’elle est à la retraite, l’aquarelle qu’elle pratique avec talent, elle est reconnue et cotée et elle expose régulièrement. A l’heure où certains pensent à rédiger leur testament, Anita a, elle, écrit ce qu’on pourrait considérer comme son testament affectif en rédigeant une lettre à l’attention de tous ceux qui ont compté dans sa vie, qui ont contribué à en faire ce qu’elle a été, est toujours et sera encore pour de nombreuses autres années. Ainsi, elle écrit pour commencer à ceux à qui elle doit la vie, sa pauvre mère décédée en lui donnant la vie, sa vie, son mauvais père, brutal et alcoolique, qui l’a confiée dès sa naissance à sa belle-sœur, une mère de substitution chargée d’une famille de substitution aussi. Elle écrit à ceux qui sont encore comme à ceux qui ne sont plus, elle s’adresse à sa famille, celle qu’elle a pu connaître, à ses amis, réels ou virtuels, les réseaux sociaux lui fournissent de la compagnie pour meubler sa solitude, elle y rencontre de vrais amis et je suis heureux d’en être. Elle écrit aussi à tous ceux qui peuplent son quotidien : sa femme de ménage, qui est plutôt une compagne qui se charge du ménage, tous les personnels de santé qu’elle fréquente pour conserver sa belle santé et celle de ses compagnons, les commerçants qu’elle rencontre régulièrement et tous ceux qui ont fait partie de sa vie à un moment donné. Anita a aussi des amis qu’elle chérit particulièrement : ses colibris et ses chiens, alors elle écrit à ceux qui lui tiennent compagnie comme à ceux qui sont partis au paradis des fidèles compagnons des humains. Et elle écrit à d’autres encore, je ne peux tous les citer, elle se souvient de tous ceux qui ont mis de l’amitié et de l’amour dans son cœur mais aussi de ceux qu’elle n’a pas aimé, ils ne sont pas nombreux, il n’y en a que deux, il me semble, mais elle ne les oublie pas.

Anita c’est un puits d’amour et d’amitié qui déborde sans cesse, en écrivant ces lettres elle sait qu’elle apportera de l’amour et de l’amitié à tous ceux qu’elle a aimés, chéris, appréciés comme Félix Leclerc, le violoniste virtuose David Garrett…, pour l’éternité. Elle s’assure que ce qui ce devait-être dit est bien dit ; elle a dit son amour, son amitié, son admiration, sa reconnaissance, elle a dit aussi ce qu’elle pensait à ce père indigne qui l’a abandonné après avoir fait souffrir sa mère, et à une mère supérieure qui l’a humiliée. Anita c’est une grande sentimentale mais quand les événements l’exige elle sait faire preuve d’une grande fermeté et d’une réelle autorité. Elle n’aime pas ceux qui n’aime pas !

Anita, je me permets de te tutoyer, nous nous connaissons virtuellement depuis bientôt une dizaine d’année et sur les réseaux sociaux nous nous tutoyons depuis bien longtemps, je ne vais donc pas faire l’hypocrite, je vais t’avouer très honnêtement qu’après la lecture des trois premières lettres, j’ai failli arrêter ma lecture tant l’émotion me submergeait. Mes yeux étaient mouillés, j’ai dû marquer une pause. Tu as su en relatant les temps forts de ta vie mettre une telle intensité dans ton propos qu’il peut bouleverser le lecteur, l’émouvoir aux larmes. Mais ce qui restera de ce recueil épistolaire c’est une biographie, le récit d’une vie bien mal engagée que tu as su, avec le concours de tous ceux qui t’ont entourée un jour ou l’autre, rendre belle et précieuse pour tout ceux à qui tu as apporté ton amour, ton amitié, ta compassion, ton savoir et ta grande humanité. Nul n’oubliera ton immense générosité et ta si profonde sympathie.

Et comme tu l’écris partout VIVE LA VIE !