Le talent d’Armel Job s’est mis au service de trois exercices évoquant des suites apocryphes d’une part la rencontre entre Pierre et Paul, d’autre part une suite possible à la parabole du fils prodigue et enfin des réflexions de l’Ange Gabriel, présent dans les trois grandes religions monothéistes.
Utilisant la forme de pièces de théâtre, on se délecte de ces histoires, même si la dernière m’a laissé plus perplexe ; le monologue de l’Ange étant hésitant entre le ton humoristique ou dramatique.
Si la première histoire résume parfaitement ce que fut le débat entre la vocation universelle du Christianisme voulue par Paul ou son rôle réformateur du Judaïsme, et donc limité à la communauté juive, prônée par Pierre et Jacques.
On sait ce qu’il est advenu, mais les dialogues entre les deux courants sont particulièrement instructifs et très bien vulgarisés dans cette rencontre qui a été évoquée dans des écrits (Lettres de Saint-Paul et Les Actes des Apôtres). Le lecteur appréciera les dialogues entre les protagonistes où on découvre les caractères et les arguments supposés des fondateurs de la religion chrétienne.
La deuxième fait référence à une parabole, et donc nullement à un quelconque fait historique. Il s’agit de lancer un débat entre la miséricorde ou la justice, deux valeurs qui semblent clairement s’opposer. L’auteur met ici en scène le père, le fils prodigue, son aîné et enfin une servante qui joue le rôle de modératrice.
Je ne reviens pas sur la troisième partie plus floue quant au message qu’elle veut faire passer.
En refermant ce livre, je ne peux ne pas penser au roman d’Eric-Emmanuel Schmitt, « L’Evangile selon Pilate », ou « Soif » d’Amélie Nothomb qui à leur manière ont aussi brillamment donné un regard personnel au Nouveau Testament.
Pacmann - Tamise - 60 ans - 20 février 2022 |