Les Schtroumpfs, tome 12 : Le Bébé Schtroumpf
de Peyo

critiqué par Koolasuchus, le 26 septembre 2019
(Laon - 35 ans)


La note:  étoiles
Arheu !
Par une nuit de lune bleue, la cigogne dépose chez les Schtroumpfs et à la grande surprise de ces derniers un bébé Schtroumpf ! Il ne va pas falloir bien longtemps pour qu'il soit adopté par tout le village, y compris par les plus récalcitrants. Ce récit relativement court, une vingtaine de page tout au plus, est vraiment très sympathique car il permet de confronter les Schtroumpfs à un événement bien différent de ce qu'ils connaissent et c'est assez drôle. C'est donc une histoire vraiment très mignonne qui donne le sourire et qui permet également au Schtroumpf Grognon de montrer une autre facette de sa personnalité car le véritable héros de récit c'est bien lui !

Cet album est également accompagné par trois autres petites aventures. Dans la première, intitulée « Le Schtroumpf Bricoleur », le Schtroumpf éponyme invente une machine qu'il trouve révolutionnaire. Toutefois, en voulant la tester sur tout et n'importe quoi il risque fort d'attirer sur lui les foudre de ses congénères et, pire encore, de la Schtroumpfette ! Nous avons donc ici à faire à une histoire purement humoristique et sans grande prétention qui m'a bien fait rire.

Dans la deuxième, Gargamel fait son retour et revient embêter les Schtroumpfs grâce à sa dernière invention, la peinture qui rend invisible. C'est donc ici une variation sur la confrontation classique entre Gargamel et les Schtroumpfs mais qui tire son originalité du fait que le Grand Schtroumpf ne sert à rien et que le village va être sauvé par les autres Schtroumpfs, pour une fois.

Enfin la dernière histoire s'appelle « Pâques Schtroumpfante », les petits lutins bleus s'apprêtent à fêter cet événement, mais c'est sans compter Gargamel bien décidé à s'incruster et à une certaine imprudence des Schtroumpfs qui va mettre, encore une fois, le village en danger. La fusion entre un Gargamel déguisé en lapin et des Schtroumpfs bien décidés à jouer avec le feu donne donc un récit assez original et plutôt amusant.

En conclusion, je trouve que nous avons droit à un bon tome. Les histoires proposées ne sont guère ambitieuses certes mais la première est vraiment attachante quant aux autres elles donnent l'occasion de rire un bon coup et c'est déjà très bien.
Paternité 8 étoiles

Si les albums des Schtroumpfs sont avant tout à destination des jeunes lecteurs qui s'amusent des aventures des petits lutins bleus et du méchant Gargamel qui perd toujours à la fin, ils sont souvent l'occasion de tirer pour le lecteur, même adulte, une morale, voire une leçon de vie.
C'est le cas de la première histoire de cet album, le bébé Schtroumpf: à la suite d'une erreur de livraison par une cigogne, les Schtroumpfs héritent d'un bébé (on se demande ou il aurait pu être livré d'ailleurs…). Au moment de rendre le bébé, le Schtroumpf grognon, qui au contraire des autres Schtroumpfs et conformément à son habitude avait bruyamment manifesté son désintérêt pour le bébé, s'enfuit soudainement avec lui pour le cacher. Il est notable que cela soit ce personnage toujours négatif qui agisse ainsi de façon spontanée et radicale. Son action d'ailleurs provoquera le "happy end" de circonstance mais surtout Peyo montre ici que la paternité permet de transcender même sa propre nature.
Les trois autres histoires sont moins édifiantes malgré des trouvailles assez originales dans la réalisation. Je pense notamment à "la peinture schtroumpf" dans laquelle l'auteur montre une certaine maestria de cohérence et une chute scénaristique très maîtrisée. Une fête schtroumpfante est très drôle et Gargamel déguisé en lapin géant et se faisant expulser du village accroché à une fusée a des airs de personnages de Tex Avery. Le Schtroumpf bricoleur est moins drôle, voire quelconque.
Au final, un bon album, toujours réalisé par Peyo (et son studio) qui est dans la lignée des bons albums de la série, une série désormais classique de la bande dessinée franco-belge, bizarrement sous-évaluée par les amateurs (peut-être justement à cause de sa teinte "jeunesse")

Vince92 - Zürich - 47 ans - 1 février 2021