FRNCK - tome 4 - L'éruption
de Olivier Bocquet (Scénario), Brice Cossu (Dessin)

critiqué par Fanou03, le 26 septembre 2019
(* - 48 ans)


La note:  étoiles
Gargouille, fils des âges farouches
Le volcan qui abrite la grotte où a élu domicile le clan des hommes préhistoriques montre d’inquiétants signes avant-coureur d’une éruption. Mais cela ne semble pas émouvoir outre-mesure Gérard et ses comparses, au grand désespoir de Franck qui use son énergie à clamer le danger imminent. Sur ces entrefaites, Gargouille, le bébé de Gérard et de Justine, disparaît...

Ainsi voilà la fin du premier cycle des quatre volumes de cette série qui décidément, à tout égard, se révèle être d’une qualité à souligner largement. Un dernier album riche en péripéties, où les talentueux Brice Cossu et Olivier Bocquet montrent leur maîtrise du tempo et d’un récit efficace, mêlant de façon extrêmement juste les tensions dramatiques, les émotions, les moments drôles et anachroniques (l’invention des brochettes !). J'ai cru voir aussi des clins d’œil à l'album Le Fils d'Astérix à travers la propension que Gargouille a à courir après un de ses ravisseurs...

Je voudrais noter aussi que si les dialogues tendent à être vifs et le dessin nerveux, une des caractéristiques des albums, et pas la moindre, est qu’ils réservent aussi leur moment de calme. Ici ce sont par exemple deux grandes cases, montrant en mode panoramique la poésie fantasmée des paysages de la préhistoire : vol de ptérodactyles avec au loin troupeaux de mammouths en marche, au début de l’histoire ; vue plongeante sur un fleuve immense au soleil couchant avec au premier plan des brontosaures clôturant l'album. C’est aussi cette pleine page muette, sans bulle, faite d’une nuit étoilée, où Franck raconte une partie de sa vie au sorcier de la tribu « ennemi ».

Enfin la conclusion, pour assez classique s’il l’on veut dans le cadre d’un récit fantastique, est extrêmement bien menée et s’avère être un coup de théâtre scénaristique assez remarquable qui aurait pu se suffire largement à lui-même. Espérons que le deuxième cycle de la série ne fragilise pas cette belle réussite !