La femme immortelle
de Pierre Ponson du Terrail

critiqué par Antinea, le 5 décembre 2019
(anefera@laposte.net - 45 ans)


La note:  étoiles
Vampire et alchimie
Lors d'un dîner chez le régent de France, au début du dix-huitième siècle, le marquis de la Roche-Maubert raconte à l'assemblée présente que la légende de la femme immortelle est bien réelle. N'a-t-il pas connu cette femme, près de quatre décennies plus tôt, et assisté à son supplice sur le bûcher ?

Janine ne peut être morte. Et tant mieux, car le vieux marquis l'aime toujours ! Un chevalier manque à l'appel suite à un rendez-vous et voici le marquis persuadé que la femme immortelle a retrouvé un amant et qu'elle se cache quelque part dans Paris. Il part à sa recherche et va affronter bien des péripéties.

La femme immortelle a été publié par épisodes dans des revues, et cela se sent. Chaque chapitre, relativement court, se termine par une situation qui donne envie d'aller lire le suivant. Dan Brown et son Da Vinci code n'ont rien inventé.

On passera sur le côté crédible de l'histoire, car, soyons clair, c'est quand même bien falabrac ce roman. Mais bon, c'est tout de même très amusant, ça sent la cave moisie de l'alchimiste, c'est plein de passages secrets, de mystères, de déguisements, de situations rocambolesques (dont Ponson du Terrail est l'inventeur), de capes et d'épées dans les rues sombres et étroites de Paris... C'est un peu du roman gothique (courant du siècle d'avant) en version humoristique, à mon sens.

C'est le premier Ponson du Terrail que je lis, après avoir attaqué deux autres grands noms de la littérature populaire du dix-neuvième siècle (Gaboriau, Du Boisgobey). Il me semble pourtant que ce roman (ou tout Ponson du Terrail ?) est à mettre à part. C'est populaire, certes, mais bien moins mondain que les autres, bien moins crédible aussi, voire moins sérieux.