La bien-aimée
de Thomas Hardy

critiqué par LaVillatte, le 15 septembre 2019
( - 48 ans)


La note:  étoiles
Un livre un peu artificiel ...
Jocelyn Pierston, sculpteur au talent prometteur, est un hyper sensible qui trouve dans de nombreuses femmes le reflet d'un idéal qu'il nomme sa "Bien-Aimée". La pureté de son sentiment pour cette déesse inaccessible lui donne l'illusion de ne pas vieillir. Inconstant en amour, il reste fidèle à son fantasme.
L'histoire a en partie pour cadre une presqu'île du Wessex ce qui apporte une petite touche de romantisme avec la lande et les rochers parfois perdus dans les brouillards. Toutefois, l'intrigue m'a paru artificielle car le personnage principal s'éprend notamment de trois femmes d'une même lignée : son amour de jeunesse qu'il va abandonner, la fille de celle-ci, puis sa petite-fille. La quatrième de couverture évoquait un anti Dorian Gray et c'est ce qui m'avait fait acheter le roman. Toutefois, au fil des pages, j'ai eu du mal à suivre les états d'âme de cet éternel adolescent et n'ai pas retrouvé la même profondeur que dans le livre d'Oscar Wilde.
Marcel Proust aurait souligné l'étrange attrait du roman en ces termes: "une très belle chose qui ressemble malheureusement un tout petit peu à ce que je fais... il n'y manque même pas la légère part de grotesque qui s'attache aux grandes oeuvres."
Il est difficile de donner un avis après une telle citation, mais je conseillerai quand même de lire en priorité les autres oeuvres de Thomas Hardy (Le Maire de Casterbridge, Loin de la foule déchaînée, Tess d'Urberville ...) plutôt que celle-ci.