La bouche des carpes
de Amélie Nothomb, Michel Robert

critiqué par Catinus, le 12 septembre 2019
(Liège - 72 ans)


La note:  étoiles
De l'inédit
Voici un livre d’entretiens entre Amélie Nothomb et Michel Robert. Le livre est paru en 2018 mais les conversations se situent entre 1995 et 2001. Elles restent d’actualité, vu qu’Amélie ne change pas ou alors elle s’améliore d’année en année…
Nous y apprenons des choses - peut-être- inédites. Ainsi elle ne conduit pas de voiture vu qu’elle n’a pas de permis, rapport aux nombreux accidents tragiques dans lesquels elle fut aux premières loges ... « Dans le deuxième accident, une femme de l’autre voiture a été décapitée. Je suis restée longtemps auprès du cadavre en attendant que les secours arrivent ».
Le mémoire de ses études romanes à L’ULB était consacré à l’écrivain Georges Bernanos.
Elle reçoit aux environs 1.600 lettres par an et répond à beaucoup d’entre elles.
« Je suis haïe par un nombre considérable de gens », dit-elle. « Pour supporter d’être haïe, il faut une solidité que je n’ai pas ou que je n’ai pas encore ».
Perso, je dirais : pourquoi tant de haine ? Cela relève, sans doute, de l’envie et/ou de la crapulerie…
Quand on lit ce texte, on se demande si c’est une si bonne chose que ça que de passer son temps à écrire des romans et à les publier. Le prix à payer semble immense…

Extraits :

- Simenon est un écrivain très impressionniste qui a écrit quelques livres éternels. Au-delà de cela, c’est quelqu’un qui m’a intéressée beaucoup et que j’aurais voulu rencontrer.

- Non seulement les intellectuels sont stériles, mais – et c’est plus grave encore – je pense que ce sont des gens nuisibles. Le fait, par exemple, que les génocides deviennent possibles me semble être favorisé par le fait qu’il existe des intellectuels qui sont largement responsables de ce qu’ils dénoncent.

- La vérité, c’est que j’aurais voulu être le Christ ! (…) et j’aurais bien voulu finir crucifiée devant tout le monde et l’on vienne me regarder mourir sur une croix.
- ( à propos des papes) Jean-Paul II. Condamner le port du préservatif dans les pays du tiers monde, surpeuplés et miséreux, c’est déjà du génocide. En tous les cas, je ne vois aucune raison d’aimer le pape, c’est clair.