Avant l'aube
de Xavier Boissel

critiqué par Antihuman, le 24 août 2019
(Paris - 40 ans)


La note:  étoiles
Je cite à tout va
Peu de choses à dire sur ce polar puisque sa réalité est orchestrée par un système un tant soit peu bizarre, sinon à la manière d'un alien qui aurait décidé de créer un monde. En effet, les détails censés nous faire croire que l'histoire se passe dans les années 60 sous De Gaulle sont artificiels et surtout basés sur les contours et enfin, rien n'est jamais développé ni mis en évidence; l'auteur plaçant parmi l'intrigue des caisses et des caisses de bibelots pour faire vrai.

Le décor de AVANT L'AUBE ressemble donc à une sorte de diorama Lego où les bus Scania n'auraient ni portières ni moteur ni pots d'échappements, le Perrier-menthe des terrasses du Trocadéro une saveur d'encre d'imprimerie, tout comme la putain d'autoroute un teint jaunâtre avec un sourire sybillin en toute circonstance. AVANT L'AUBE n'est donc et avant tout que très peu personnel puisqu'il regorge aussi de citations placées le plus souvent de manière foutraque et sans qu'on sache véritablement ce que ça fait là. (pour notre miséricorde l'auteur en fait d'ailleurs la liste à la fin de son ouvrage.) Tout cela laisse donc une étrange impression mais qui ne joue pas pour l'action du récit: l'ambiance étant inspirée de celle de Doisneau et les canapés vintage.

Ce qui aurait pu être pertinent à expliquer tels que ces mouvements occultes du genre de "Honneur de la Police", l'OAS, ou le SAC sont juste décrits comme très très méchants et réduits à des groupuscules gérés par les politiques au pouvoir ! Ce qui est un peu réducteur tout comme itou ces mouvements glorieux de résistance dont on sait qu'ils ont, en réalité, très peu existé en 1940-45... Bref, l'auteur n'a visiblement jamais entendu parler non plus du service d'Action cynique.


de même il faut toujours que tel ou tel personnage possède un parent ou un proche qui se soit fait déporté à Auchwitz ou à Dachau (car c'est meilleur à vendre comme disait le regretté Jean-Pierre Mocky.)
Et encore une fois même si le héros Philippe Marlin est un homme, AVANT L'AUBE vous laissera le goût d'une sorte d'Amélie Poulain 2.0 et décliné par un ordinateur sous le régime gaullien à Paris en 1966. Seule le final à la mitraillette de AVANT L'AUBE commence à nous illusionner mais hélas c'est un brin un peu tard.

Je ne conseille ni déconseille ce livre manichéen, c'est juste mon opinion parmi d'autres. Son côté superficiel prend l'allure d'un livre sérieux et hard-boiled, mais sa lecture ne nous apprend rien ou si peu, bien au contraire