Madrid mis en scènes
de Jean-Paul Aubert

critiqué par Veneziano, le 22 juillet 2019
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
L'évolution d'une ville mise en scène
Madrid commence à être montrée au cinéma dès les années 1950, soit bien avant la Movida. Des productions américaines viennent même investir cette ville, alors peu exploitée pour la beauté de ses images. La Princesse aux pieds nus de Josef Mankiewicz, Les Neiges du Kilimandjaro d'Henry King et L'Appartement de Marco Ferreri font découvrir la capitale espagnole de manière éparse et détournée. Les créations nationales montrent les difficultés sociales de cette dernière, notamment en matière de logement et de pauvreté.
Le cinéma devient, par la suite, plus contestataire, ouvertement avec Luis Buñuel et plus indirectement avec Carlos Saura, Pedro Almodovar profitant de la transition politique pour faire éclore une oeuvre ouverte à des thèmes tabous. Il est peu à peu montré les charmes d'une ville qui se plaît à la dissimuler et qui si soumet à la verticalité, quand elle devient saisie de modernité.

Ce petit livre retrace la rencontre de deux mondes que tout semblait ignorer a priori, un art de la découverte visuelle et les arcanes d'une cité austère, longtemps siège d'une dictature paramilitaire. Cette progression, aussi lente que certaine, mérite un détour et montre un intérêt profond pour un monde gouailleur, riche et dense. Avec un peu d'ouverture d'esprit, il paraît fort intéressant de se laisser tenter.