Sparkenbroke
de Charles Morgan

critiqué par Sourcedo, le 14 juin 2019
(Paris - - ans)


La note:  étoiles
Sparkenbroke, l'amour et la mort
"Pour ne pas être tenté d'espérer davantage, il fixa son regard sur les lèvres de la jeune fille et sur ses yeux, pendant qu'elle parlait, il s'aperçut combien il gagnait facilement sa confiance, et en ressentit ce mélange de plaisir et d'ennui qu'on éprouve devant un adversaire trop fragile, sans défense."
Quand la vie est si courte, pourquoi s'embarrasser de règles sociales qui nous empêchent d'être heureux en étant en phase avec ses aspirations ?
Mais comment savourer son propre bonheur, s'il fait souffrir les êtres qui nous sont chers ? Mary, à l'aube de sa vie de femme, doit faire ce choix douloureux entre un mari (avec qui tout est limité) et un amant (avec qui tout est permis). Dans les années 1920, à l'ombre d'un château anglais et le soleil de Toscane, ce chef-d’œuvre de Charles Morgan renouvelle le schéma de la tragédie classique. Il dissèque la passion et ses prémices, entre un lord anglais poète de génie, et la jeune épouse de son meilleur ami.
L'amour et la mort étroitement liés, Sparkenbroke ou l'histoire d'un amour condamné, celui de l'écrivain Piers Tenniel-Baron Sparkenbroke pour Mary, la femme de son ami George, qui, déchirée, ne peut se résoudre à choisir entre le poète et le médecin. Confessions solaires et intimités complexes. Fièvres et vulnérabilités du cœur féminin. Rencontres éperdues sur fond de paysages anglais et de ciel toscan... Ici l'analyse abyssale des passions humaines se nourrit de superbes médiations sur la toute-puissance de l'imaginaire et la nature de l'art. Sparkenbroke s'inscrit ainsi dans la grande tradition romantique de ces livres fondateurs qui ne cessent de sonder les âmes pour traquer l'Absolu.