Nos trente ans, la série complète
de Arthur Dreyfus

critiqué par CC.RIDER, le 6 juin 2019
( - 65 ans)


La note:  étoiles
Truismes et platitudes
Quelques trentenaires sans doute assez représentatifs de leur tranche d’âge donnent librement leur avis sur différents sujets. Le résultat est plus ou moins surprenant. « L’amour, c’est comme une table ou une chaise… L’amour, c’est dans le c… L’amour, c’est une structure… La première cause de souffrance dans le monde… Une solution pour rejeter sa misère sexuelle… La politique, c’est fait pour changer le monde… Tout est politique… La politique, c’est être à cinq euros près à la fin du mois… La politique, ça sert à rien… J’ai milité et j’ai pas fait changer les choses… C’est un club, la société… Ne pas détruire la planète… Limiter le nucléaire…
« Nos trente ans, la série complète » est un ouvrage audio difficilement classable ou définissable. Disons que c’est surtout un document brut de décoffrage qui pourrait éventuellement servir à quelques sociologues ou psychologues voulant analyser les tendances et aspirations particulières de cette génération. Tel que présenté, l’ensemble donne à réfléchir autant qu’il agace. En début de séquence (chapitre ?), l’auteur lance un thème (l’amour, le travail, la politique, vivre et mourir, la famille, le mérite, le futur) et les gens parlent sans même se présenter. À force de les écouter, on finit par les situer un peu, surtout celles et ceux qui se racontent beaucoup. S’expriment entre autres, un apprenti comédien, un fils d’immigré marocain qui a réussi, un homosexuel un peu honteux, une femme déçue de l’amour assumant sa frigidité, un fils à papa, une fille à maman et une grand-mère qui intervient sans doute à titre de contre-exemple. Platitudes, lapalissades, truismes, clichés, abondent. Chacun voit midi à sa porte. Beaucoup ressortent le prêchi-prêcha des médias. Quelques-uns s’évertuent à vouloir à tout prix sortir de l’ordinaire, à choquer le bourgeois. Pendant près de six heures, l’auditeur a l’impression d’être à la terrasse du café du commerce, dans un apéro entre copains ou à subir un micro-trottoir interminable. Pour une réflexion un peu élevée, quelle quantité de sottises ! Et bien sûr, dans le cas précis, inutile de parler de littérature.