Les sentiers des astres, Tome 1 : Manesh
de Stefan Platteau

critiqué par Kostog, le 17 mai 2019
( - 51 ans)


La note:  étoiles
Le fils du Semeur de feu
Quelque part au septentrion, dans la forêt du Vyanthryr, les gabarres du capitaine Rana remontent un fleuve au cours dangereux et aux rives inhospitalières. Leur but : rejoindre le « Roi-diseur, un oracle » dont le savoir pourrait inverser le cours de la guerre civile. À bord, une poignée de guerriers, une magicienne et sa fille, engagés corps et âmes pour sauver leur faction.

Les bateliers recueillent un moribond dérivant au fil de l’eau. Le personnage intrigue l’équipage qui presse le barde de découvrir l’identité de ce rescapé. Bientôt, l’histoire de celui qui se présente d’abord sous le nom de bâtard, puis de Manesh, et dont nous apprenons les origines en partie divines, devient centrale. Mais, à mesure que la remontée du fleuve se poursuit, la tension s'accroît autour du blessé, tant il devient clair que celui-ci est susceptible de posséder des informations dont dépend la survie de l’expédition. Le barde, qui a gagné sa confiance et qui est chargé de le faire parler, se trouve placé entre le courroux du capitaine et de ses hommes et l’envoûtement qu’exerce sur lui le bâtard...

Critiques libres ne possède pas encore d’avis concernant les ouvrages de Stefan Platteau et c’est fort dommage. Le premier tome de la trilogie « Les sentiers des astres » qui s’inscrit dans le genre fantasy, je laisse aux spécialistes le soin de choisir entre fantasy réaliste ou héroïque, vaut le détour..

Stefan Platteau est parvenu à créer un univers cohérent qui allie créatures fabuleuses et personnages bien campés dotés de caractères trempés et de motivations complexes. Le lecteur suit avec un réel intérêt les aventures de Manesh, cet être « mi-solaire », bâtard d’un de ces géants solaires que l’on trouve encore dans le royaume de l'Héritage. Les particularités de cet enfant et la quête de son véritable père, le Semeur de feu, constituent l'essentiel du récit. Si le suspense n’est pas absent, notamment quand Manesh est pourchassé par les terribles créatures que sont le Pâtre Noir et sa Harde, cette focalisation sur le bâtard donne une impression un peu statique à la remontée du fleuve de nos quelques guerriers, où, il est vrai, l'action est peu présente

Mais le talent de l'auteur tient avant tout dans l'ambiance dont il a su imprégner son histoire, aux dialogues vivants et pittoresques de ses reîtres et magiciens et aux personnages dont chacun garde un voile de mystère ce qui ne peut que susciter la curiosité du lecteur.

Enfin, à plusieurs reprises dans le récit, j'ai ressenti, dans la manière d'écrire de Platteau, une joie de conter irradiant chaleureusement les personnages et les atmosphères de son roman, ce qui, vous en conviendrez, est un point éminemment positif.

Amateurs de fantasy, n'hésitez pas!