La longue chasse
de Moshe Pearlman

critiqué par Antihuman, le 16 mai 2019
(Paris - 41 ans)


La note:  étoiles
Traqué jusqu'à la mort
A l'heure où plusieurs spécialités nazies de base (tels que le féminisme forcené, l'euthanasie, l'avortement sans bornes, le vegan, et le spécisme) même si totalement ignorées par le grand-public resurgissent en force dans l'actualité, il peut être intéressant de lire ces ouvrages historiques retraçant des odyssées comme LA CAPTURE DE ADOLPH EICHMANN de Moshe Pearlman.

L'écriture est limpide et prenante, pas du tout vieillie et, de fait et pour tout dire, je l'ai trouvée beaucoup plus percutante que nombre de ces thrillers bestsellers au pipi de chat que je lis si souvent ! Bien sûr on assiste là à la vengeance d'un peuple contre un autre à l'aide d'une rancune tenace – puisque tous les membres et les juges du procès de Eichmann était juifs – et de même, ces zones d'ombre infinies que contient la Schoah ne seront sans doute jamais éclaircies vu que la moindre recherche ou interrogation est taxée de « révisionnisme » voire de criminelle. Souvenons-nous que tous les dogmes contiennent en eux une grande somme de contradictions aussi bien qu'il y avait plusieurs juifs chez les nazis (dont le célèbre SS Hauptsturmführer Rosenberg.)

Donc, juste pour parler de ce livre, il faut savoir que Adolph Eichmann fût longuement traqué chez lui en Argentine (le « pays des salauds » !) avant d'être capturé en douceur sinon illégalement en 1961 par un groupe de juifs professionnels. Eichmann ne reniera d'ailleurs strictement rien en clamant n'avoir obéi qu'aux ordres et à l'ordre noir tout en faisant son travail et en suivant son drapeau comme un vrai homme d'honneur.

Glosant sur la déportation et l'exploitation de ces supposées victimes, Moshe Pearlman nous raconte là une belle histoire en nous prenant par la main pour nous éviter les écueils fatals là où règne le mal et la saleté (les camps de la mort étaient pleins de parasites et de cafards) et même si nous savons que les excès arrivent à chaque guerre et que bien des reproches sont également faits aujourd'hui et non hier à Israël, ce récit d'un règlement de compte réussi nous souffle par son culot travaillé. Et certes, les camps d'extermination n'existent plus mais leurs équivalents et les gens exploités, si, ne serait-ce que tout près de chez de nous en banlieue de Paris ! Mais il est vrai que l'indifférence n'est pas juste quelque chose appartenant à la sphère nazie.

Il ne nous reste plus donc qu'à espérer que les générations futures tentent de comprendre ce qui s'est passé en refaisant les choses au mieux…