Le Donjon de Naheulbeuk - Intégrale saison 3
de John Lang (Scénario), Marion Poinsot (Dessin)

critiqué par Eric Eliès, le 11 mai 2019
( - 49 ans)


La note:  étoiles
Une parodie hilarante des jeux de rôle d'héroic-fantasy
« Le donjon de Naheulbeuk » est une saga audio parodiant les jeux de rôle d’héroic-fantasy, dont le succès a été si important qu’elle a ensuite été déclinée en bande dessinée. Une troupe d’aventuriers débutants (au départ tous niveau 1), naïvement cupides et un peu neuneu, se lance dans une grande quête à la demande d’un sorcier. Les personnages sont tous fortement typés, jusqu’à la caricature, ce qui crée des rivalités au sein du groupe (le nain bougon et l’elfe naturophile (tendance naturiste) qui ne peuvent pas se supporter, le barbare qui n’aime pas les finasseries de la magicienne et préfère une bonne baston, l’ogre aussi sympa qu'il pue et ne pense qu’à bouffer, le ranger un peu dépassé mais qui voudrait bien être le chef, etc.) et provoque des situations et des dialogues souvent savoureux… L’humour est omniprésent, passant sans transition du sous-entendu subtil à la grosse blague. Comme l’histoire est d’une grande cohérence, avec des rebondissements fréquents, il y a aussi un vrai plaisir de lecture. On sent que les auteurs ont pratiqué le jeu de rôle et maîtrisent parfaitement l’univers qu’ils parodient (mélange de Donjons et Dragons et d'Oeil noir). En fait, l’esprit est proche de celui de Kaamelot, à la fois plein d’ironie féroce et de respect pour son sujet !

Cette édition de la saison 3, joliment présentée, est découpée en trois chapitres qui mènent la petite troupe, lancée dans la quête de la "couette de l'oubli" et poursuivie à son insu par plein de tueurs inefficaces et de sectes rivales aux motivations tordues, de Boulgourville vers les collines d'Altrouille après un long intermède fluvial plutôt mouvementé, que nos héros surmonteront sans trop bien comprendre ce qui leur arrive !

Je sais que beaucoup (comme par exemple ceux qui ont déjà présenté la série sur CL) trouvent que l’adaptation en BD n’ajoute rien à l’intérêt de la série audio et, au contraire, jugent que la mise en images détruit le charme des dialogues, plein d’accents et d’intonations… Je ne partage pas ce point de vue et trouve au contraire que les BD sont très réussies. Le dessin de Marion Poinsot s’accorde merveilleusement bien avec le ton de l’histoire et permet des effets visuels, voire des gags, qui enrichissent significativement le récit et décuplent le comique des situations et des dialogues !