Transparence
de Marc Dugain

critiqué par Veneziano, le 2 mai 2019
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
L'intelligence artificielle
Ce livre correspond à un roman d'anticipation consistant à s'interroger jusqu'où peut aller le fichage des individus et si ces mécanismes permettent de reconstituer une personne récemment disparue et de lui offrir donc une vie éternelle. C'est le projet de la protagoniste, dirigeante d'une start-up qui acquiert le statut de GAFA, dans les années 2060, au point d'acquérir Google. Elle s'est donnée la mort pour acquérir la première cette existence sans fin, ce qui fait évidemment parler, alors que la police l'interroge pour s'être débarrassée de son premier corps, ce qui est apparu à première vue comme un homicide, la scène ayant été vue de loin.
Ce roman apocalyptique, angoissant, présente le mérite de faire réfléchir sur nos libertés fondamentales, la place de l'intelligence artificielle, ce débat étant loin d'être vain. Je le conseille donc, bien que sa lecture soit rude.
Essai intéressant et mauvaise Science Fiction 6 étoiles

C'est une fable de science-fiction avec une héroïne narratrice , à la tête de la start up Transparence qui en 2060 aurait réussi à créer un clone minéral d'elle même , à partir de toutes les données recueillies sur sa personne pendant sa vie. Le projet de Transparence serait d'appliquer ce même clonage à tous les humains qui décéderaient et qui auraient répondu avant leur mort à un ensemble de critères de comportement permettant une survie harmonieuse de l'humanité . Ce projet dame le pion à Google qui envisagerait de réserver la survie à une élite issue de ses rangs et qui aurait accédé à une autre forme d'immortalité.
Elfar ,le mari de la narratrice est un vulcanologue . Il est réfractaire depuis toujours à la divulgation de ses données personnelles et de ce fait inéligible au programme de clonage de Transparence. Il avertit brusquement de l'imminence de deux super éruptions qui vont rendre notre planète encore plus prématurément inhabitable. Il est alors décidé d'envoyer en quatrième vitesse notre héroïne et ses douze collaborateurs trouver un coin plus propice dans le cosmos. A l'issue de cette longue errance ils reviendraient éventuellement au bout de cent mille ans vers notre terre où le ciel aurait pu se dégager. Le temps ne compte pas dans ce scénario pour les astronautes puisqu'à leur mort ils sont automatiquement clonés en leur réplique minérale. Le statut de l'héroïne est d’ailleurs à part car contrairement à ce qu'elle a prétendu elle est aussi au départ faite de chair et d'os et non pas son propre clone.

Dans l'épilogue on apprend qu'il ne s'agit que d'une fable , écrite par une collaboratrice de Google qui a fait dissidence .

Je me demande si Marc Dugain porte le même regard que moi sur cette fable invraisemblable, parfois illogique , et naïve à plus d'un titre . Celle-ci n'est pas à la hauteur des grandes œuvres de science-fiction. Par cette pirouette finale , il semble ne la reléguer qu'au rang de prétexte. En effet , comme essai sur le devenir de notre société actuelle , ce livre est très intéressant . Cependant l'auteur n'est pas à son meilleur comme dans « La malédiction d'Edgar » ou « une exécution ordinaire »

Nav33 - - 76 ans - 6 avril 2020


Transparence pour qui ? 8 étoiles

Transparence est le nom de la première société créée par la narratrice qui a contribué à façonner, grâce aux algorithmes, un monde où la sécurité est omniprésente et le risque traqué grâce à l'exploitation des données personnelles rétribuées.

Dans cet univers, les citoyens donnent leur avis sur tout dans une démocratie à l'information manipulée au profit des possédants et de la croissance... qui a fait disparaître les oiseaux et déréglé le climat. La pollution et la digitalisation ont incité à développer des environnements numériques. Les voyages en cabine ou chez soi, dans le temps ou l'espace, remplacent les transports, sauf pour les personnes fortunées qui vivent dans des zones cachées et réservées.

La narratrice veut remettre l'humanité dans le droit chemin social et écologique par des moyens que seul un groupe restreint connaît et c’est cela que le livre raconte.
Le système financier, les multinationales, les dirigeants et les religieux cupides ou avides de pouvoir en prennent pour leur grade ainsi que les masses suiveuses aux comportements passifs.

Les chapitres sont de longueur inégale et assez courts. Le récit est direct, exposé de faits qui manque peut-être un peu de chaleur.

Les 2 retournements de situation de la fin sont inattendus et renforcent l’intérêt de ce livre qui fait réfléchir sur plusieurs sujets.

IF-0919-4804

Isad - - - ans - 6 octobre 2019