Toucher l'eau, toucher le vent
de Amos Oz

critiqué par Veneziano, le 31 mars 2019
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Fuir, survivre et réfléchir
Un intellectuel juif polonais, Elisha Pomerantz, est condamné à l'exil perpétuel au fil des années 1940, en raison de la situation géopolitique. Les événements le séparent de son épouse, philosophe, qui tente également de survivre. Le protagoniste se dissimule, dans des forêts, des chalets abandonnés, se réfugie dans un kibboutz, tout en essayant de ne jamais renoncer à ses deux passions, les mathématiques et la musique, teintées de logique et de philosophie. Doté d'un physique ingrat et caricatural, il tente de mener toutefois une vie normale, dotée de raison et de sentiments, là où il est maintes fois rejeté.
Cette quête de sérénité, délicate à synthétiser vu le nombre d'étapes du récit, relève d'une gravité habitée de poésie et d'une grande sensibilité, en somme des qualités perpétuelles de l'auteur qui nous invite à réfléchir à des questions historiques et métaphysiques. Cette noirceur teintée d'espoir et d'appel à l'humanisme reste émouvante et très intéressante.