Feu le soleil
de Suzanne Jacob

critiqué par Libris québécis, le 27 mars 2019
(Montréal - 82 ans)


La note:  étoiles
Participer à son extinction
Le titre indique très bien le message de l’auteure. On participe à son insu à l’extinction de la planète. Et c’est en complète indifférence que l’on éteint l’astre qui maintient la vie. Si le soleil meurt, c’est la fin de l’existence.

Le discours est connu. L’astrophysicien québécois Hubert Reeves s’évertue à répéter que l’on contribue par notre insensibilisation à la gravité de la situation. Sa voix porte quelques fruits puisque s’opère présentement l’éveil tardif des consciences qui exigent des virages verts de la part des gouvernants. C’est l’heure de la dernière chance, répète-t-on depuis quelque temps.

Dans ce recueil de nouvelles, l’auteure lance le même cri d’alarme. Aux armes citoyens pour que s’accomplisse la révolution des mœurs écologiques. Heureusement, l’œuvre évite le genre du réquisitoire. Suzanne Jacob s’en tient à son projet littéraire. Et elle connaît la force assassine des mots pour attirer l’attention sur les maux de l’heure. Et l’heure est grave d’autant plus que tout encourage au somnambulisme en rivant les consciences à la technologie qui dénature les humains. Les fantômes de la mort rôdent allègrement en nous invitant à chiller le plus possible.

Par contre, il est à craindre que le message se butte à de l’incompréhension. L’auteure exprime plutôt sa vision du monde aux initiés des cénacles littéraires de l’univers universitaire. C’est beau, mais ce n’est pas prégnant tellement elle a élevé son discours au niveau de l’inaccessible étoile.