"Il comprend soudain pourquoi ils sont partis, pourquoi ils marchent vers l’Est depuis leur départ. Salina va mourir et elle veut trouver une terre où reposer."
Malaka commence à raconter son histoire à un étrange passeur qui emmène le corps de sa mère sur l’île cimetière.
Destin cruel de ce nouveau-né déposé hurlant à l’entrée du village de Sissoko Djimba. Malgré la décision du chef de le laisser aux hyènes, une femme Mamambala, va prendre le bébé, l’allaiter, l’élever. Salina deviendra une petite fille heureuse pendant quelques années. Bonheur qu’elle ne croisera plus que rarement.
Son destin basculera dans la violence, Salina n’acceptera jamais la soumission, gardant toujours au fond de son cœur la haine même dans l’exil.
On retrouve l’univers et la plume si particulière de Laurent Gaudé. Un univers hostile, qui m’a rappelé la Mort du roi Tsongor, les guerres de pouvoir, des combats entre deux hommes, entre deux femmes. "Je sais, moi, qu’une guerre ne s’achève vraiment que lorsque le vainqueur accepte de perdre à son tour."
Destin cruel que celui de Salina, mais tellement envoûtant.
Marvic - Normandie - 66 ans - 20 octobre 2020 |