Joyce Carol Oates et le polar, ça ne donne pas forcément un mariage heureux. Essentiellement parce que l'auteur demeure fidèle à ses habitudes, à savoir dépeindre la psychologie des personnages et d'une société au détriment des faits et d'une intrigue à suspense. Si cette recette marche bien dans la plupart de ses romans, ici, on sent nettement que ce n'est pas du tout sa tasse de thé habituelle. C'est lent et assez mou, impossible de vraiment s'attacher à Matt McBride, contrairement à d'autres détestables héros de JC Oates qui finissent par nous toucher en dépit de leurs vies tourmentées.
Un peu l'impression que l'auteur a écrit tout ceci autour d'une étincelle d'idée qui lui serait venue, avec des meurtres, et que son écriture s'est promenée sans trop savoir où aller, ce qui donne ce côté décousu et par moments trop rapide dans la succession des événements.
Pas un bon polar, pas un bon Joyce Carol Oates non plus. Avec pourtant les ingrédients connus qui lui sont chers et que j'ai eu malgré tout du plaisir à retrouver, mais sans plus.
Sahkti - Genève - 51 ans - 25 juillet 2006 |