Androïdes 04 Les larmes de Kielko
de Jean-Charles Gaudin (Scénario), Vincenzo Federici (Dessin)

critiqué par Septularisen, le 7 janvier 2019
(Luxembourg - 56 ans)


La note:  étoiles
Un androïde peut-il aimer?
Au début de l’histoire nous sommes à Los Angeles en 2037. Nous faisons la connaissance de la famille Morgan. Il y a Grady le père qui travaille dans l’art, Doroty la mère dans les médias, Kyllian le fils écolier et… Kielko l’androïde domestique.

Nous découvrons l’histoire de la famille à travers les yeux de Kielko, dont la programmation intègre la possibilité de se perfectionner en étudiant le comportement humain. Au départ c’est un androïde serviteur, chargé d’à peu près tout dans la maison (cuisiner, aller chercher l’enfant à la sortie de l’école, etc…) mais aussi de l’éducation de Kyllian.

Tout semble aller pour le mieux dans cette famille aisée. Mais les apparences sont parfois trompeuses et Grady se retrouve mêlé à une sordide affaire de mœurs et victime d’un maître chanteur. Kielko, qui s'intéresse de plus en plus à la famille qu'il sert et s'interroge sur l'esprit humain, devient le témoin involontaire d’actes délictueux. Il va petit à petit évoluer, s’interroger sur ses propres réactions et émotions, et… Passer outre les lois fondamentales de la robotique…

Quatrième épisode de la «série-concept», de «one-shot» inspirés du thème de «L’androïde» et avec comme seul guide les «Trois lois de la robotique», telles que définies par Isaac ASIMOV (1920-1992), l’opus est cette fois confié à M. Jean-Charles GAUDIN (*1963), pour le scénario et à Viska (de son vrai nom Vincenzo FEDERICI [*1986]), pour les dessins.

Le scénario de M. GAUDIN pour «Les Larmes de Kielko» n’a rien d’original, ni de transcendant. Toutefois le double «twist» final est très surprenant et j’avoue que je ne l’avais absolument pas vu venir!
En effet, si à première vue, c’est une banale enquête policière dans un monde futuriste, une fois cette première couche de vernis grattée, nous en découvrons beaucoup plus. L’Androïde qui peu à peu se libère des contraintes des humains et des fameuses trois lois de la robotique et qui se met essayer de les comprendre et de comprendre la nature humaine, - même si c’est un thème déjà exploité en SF -, est ici très bien et très finement réinterprété. Malgré parfois quelques lourdeurs et répétitions inutiles, cela reste très agréable à lire.

Encore une fois, je suis par contre moins indulgent avec les dessins de Viska! Ils sont classiques et réalistes, mais parfois tout «baveux», comme mal finis (p. 6 ou 10 p. ex.), un peu fumés. Trop de précipitation dans les dessins? Je trouve aussi que parfois ils manquent un peu d’originalité. Encore une fois, le visage et le corps de l’androïde Kielko ressemblent un peu trop à celui de Sony» dans le film «I-Robt» d’Alex PROYAS (2004)...
Je pense aussi que pour la description d’un futur -même -, proche sont visuellement bien trop proches de notre mode de vie actuel, p. ex les voitures sont identiques à celles actuelles et ont encore des moteurs à explosion et des rétroviseurs! Quelques innovations un peu plus surprenantes auraient été les bienvenues…

Sans doute le meilleur épisode de la première série d’«Androïdes», (un cinquième tome, [prélude à une deuxième série ?] est annoncé en 2019…), pas tellement pour son scénario, pas tellement pour ses dessins, mais sans doute pour la réflexion philosophique sur l’homme, sur l’être humain et sa nature, ses émotions, sa morale, son esprit,…