130 haïkus à entendre, sentir et goûter
de Iocasta Huppen

critiqué par Débézed, le 24 novembre 2018
(Besançon - 76 ans)


La note:  étoiles
A déguster avec gourmandise
Iocasta Huppen, roumaine d’origine, installée en Belgique est une « haïjin » (terme japonais qui désigne une personne qui écrit des haïkus), elle excelle particulièrement dans cet art, elle a été l’initiatrice du Kukaï de Bruxelles qui réunit quatre fois par an des auteurs de haïkus. Dans le présent recueil, elle propose, je n’ai pas compté mais comme elle l’écrit dans son titre, je lui fais confiance, 130 haïkus qui évoquent tous ou presque des scènes champêtres, des scènes qui dégagent calme et sérénité, des images qu’on croirait venues directement du pays du soleil levant.

Elle nous dit aussi, dans le titre de ce recueil, que ces haïkus sont reliés à trois de nos sens : l’ouïe, l’odorat et le goût. Alors, j’ai suivi le chemin qu’elle nous a tracé, j’ai écouté :

« Le bruit de l’eau
seul bruit que j’emporterai
dans le grand voyage »

puis j’ai humé l’odeur annonçant mon repas :

« Square ensoleillé –
un fumet de potage
me rappelle l’heure »

et enfin, j’ai goûté la délicate saveur d’un :

« Cigare dominicain
un goût de champignon
et de sous-bois sec »

Ces haïkus ayant mis mes sens en éveil, j’ai cherché celui que je préférais mais, contrairement à ce qu’écrit l’auteure, il ne dégageait pas le moindre petit bruit, pas la moindre odeur, je n’ai même pas pu le goûter :

« Pas sur le pont –
en contrebas
nous continuons à nous embrasser »

Comme il devait être doux !