Gordini, le sorcier bien aimé
de Olivier Wozniak

critiqué par Shelton, le 19 octobre 2018
(Chalon-sur-Saône - 67 ans)


La note:  étoiles
Pour les nostalgiques des Gordinis...
La bande dessinée a l’avantage sur d’autres supports d’avoir un texte enrichi de dessins, d’images. Donc, quand une collection ou un auteur fait revivre une voiture, une marque, un constructeur, en même temps que tous les éléments historiques on a des éléments strictement visuels et c’est ce qui fait la richesse de cet album Gordini, le sorcier bien aimé, qui vient de sortir…

D’une façon générale, je ne suis pas un fan absolu des séries automobiles et je ne peux pas dire que j’ai été bercé dans mon enfance par la série Michel Vaillant. En fait, dans ma mémoire, je n’avais qu’un seul volume de la série de Jean Graton, Route de nuit, une histoire sortie en 1962 et qui n’est que la quatrième de la série qui en compte 70 ! En plus ce n’est pas une histoire centrée sur la course automobile mais sur le travail des routiers… Tout cela pour dire que l’album Gordini ne m’a pas attiré pour l’aspect course mais tout simplement parce que lorsque j’étais jeune, une Renault Gordini, c’était une référence absolue ! Mais je ne savais pas du tout qui avait été Amédée Gordini !

Ce récit commence en 1967, du côté du Mans, quand un jeune garçon demande à Gordini un autographe. Le célèbre motoriste va alors nous raconter sa vie, une vie qui est un véritable roman, roman d’amour avec le moteur, la carrosserie, la voiture de course et la perfection…

Le dessin d’Olivier Wozniak est précis, lumineux et dans une forme de classicisme et de ligne claire adaptée à l’automobile. Alors qu’il s’agit bien d’une biographie historique et rigoureuse, le scénariste Olivier Wozniak nous entraine dans une véritable aventure et on finit par oublier cet aspect rigoureux tandis que Gordini devient un véritable héros d’aventure automobile et c’est d’ailleurs bien ainsi qu’il était perçu par ses contemporains qui l’aimaient beaucoup. En France, son pays d’adoption, il était un héros grandissime. Ses compétences sont reconnues, tant comme motoriste, que comme chef d’écurie ou comme recruteur de pilotes. On peut noter qu’il détecta avant beaucoup la classe de Fangio ou de Trintignant…

Cette bande dessinée évoque aussi le drame du Mans du 11 juin 1955. Les jeunes ne s’en souviennent plus, mais ce jour-là un accident de course provoque la mort de 84 personnes sans compter les 120 blessés. Le plus grand drame de la course automobile mondiale…

Voici donc une très belle bande dessinée pour les grands amateurs de voitures mais aussi pour les autres sans oublier qu’une planche cartonnée en fin d’album vous permettra de garder une Renault 8 Gordini, voiture que beaucoup ont encore en tête… mais cette fois-ci elle sera sur votre présentoir de collection dans le salon… Magique, non ?

Dans cette collection chez Glénat, j’avais beaucoup apprécié aussi le volume Les grandes victoires Porsche… et si la voiture doit disparaître pour sauver la planète, il y aura au moins des BD pour en garder la mémoire…

Bonne lecture à tous !