La cigale aveugle
de Henri Vernes

critiqué par Mathieu971, le 14 octobre 2018
( - 67 ans)


La note:  étoiles
le centenaire a frappé fort
Nous sommes dans l'Amazonie, dans les années 40. Les chercheurs d'or, les seringueros vivent au bord du fleuve, coupés de tout, isolés et le plus souvent sans femmes. Un jour, un métis arrive dans une concession, il a le bras en écharpe et un garrot, il a été piqué par une cigale aveugle et est donc condamné à mort. Or, les croyances locales disent que "seule l'étreinte d'une femme" peut sauver de cette piqûre. Il réclame à cor et à cri le secours d'une femme. On lui dit qu'il n'y en a pas... Ce qui est faux, car soudain, Gisèle, la femme du patron sort d'une cabane. Il la supplie de le sauver. Elle, qui n'en peut plus de ce séjour forcé dans la forêt vierge où l'a entraîné son mari devenu alcoolique, accepte. Le métis guérit. Dès lors, elle devient une légende dans la région. De nombreux hommes piqués par la cigale aveugle débarquent dans le campement. Elle se dévoue à les soigner : "Elle était devenue le cœur de ce pays sans femmes. Jamais elle n'aurait cru qu'il fut si simple de sauver des vies et, lentement, une raison se substituant à l'autre, cherchant une excuse, elle crut à la légende des cigales". Jusqu'au jour où Gisèle est elle-même piquée par une cigale aveugle...
Une petite nouvelle éblouissante par l'auteur des "Bob Morane", publiée à l'occasion de ses cent ans, car il est toujours vivant, le bougre. Ça se lit d'une traite, et avec gourmandise. On en redemande.
Encore une belle réussite dans cette petite collection !