Mille petits riens de Jodi Picoult

Mille petits riens de Jodi Picoult
(Small Great Things)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Krys, le 7 octobre 2018 (France-Suisse, Inscrite le 15 mars 2010, - ans)
La note : 4 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (24 202ème position).
Visites : 2 814 

Sur la racisme

C'est un long roman dont le thème principal est le racisme actuel aux Etats-Unis. On suit un procès, du début des faits au verdict final.
Il s'agit d'une sage-femme noire qui s'est vu retirer un dossier par sa supérieure car le patient est un suprémaciste blanc.
On a beaucoup écrit et parlé de ce sujet, avec plus ou moins de grandeur et de talent. Ici, c'est plutôt avec un moins...
Certes l'écriture est jolie, fluide, les personnages attachants. Mais l'histoire est plate, l’analyse absente, le roman n'apporte pas grand chose au lecteur. Je ne parle même pas de la chute, qui est très grossière et tellement cliché !
J'ai lu ce roman car il a eu pas mal de succès et de très bons retours sur la blogosphère/Instagram, mais je ne le conseille pas si vous souhaitez lire sur ce sujet. Passez votre chemin !

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« Egalité ne veut pas dire équité »

10 étoiles

Critique de Ludmilla (Chaville, Inscrite le 21 octobre 2007, 68 ans) - 13 novembre 2023

« L'égalité consiste à traiter tout le monde de la même manière. Alors que l'équité implique de savoir tenir compte des différences de chacun afin que tout le monde ait une chance de réussir. »

Etats-Unis, New York, hôpital de Mercy West Haven

Ruth, infirmière en obstétrique depuis vingt ans, est noire.
Turk est un suprémaciste blanc.

Turk refuse que Ruth s’occupe de Davis, son fils nouveau-né.
L’infirmière en chef accepte cette demande.
« Aucun soignant africain-américain n’est autorisé à s’occuper de ce bébé »

Suite à un enchainement d’évènements, Davis meurt.

Pour éviter un procès, l’hôpital prétend que Ruth a commis une faute professionnelle. Le ministère de la Santé lui interdit d’exercer son métier. L’Etat lance une procédure pénale contre Ruth, pour meurtre et homicide involontaire.

Kennedy, blanche, sera l’avocate (commise d’office) de Ruth.

Un roman à 3 voix :
- Ruth – qui a passé sa vie à ne pas faire de vagues, Ruth qui se croyait intégrée…
- Turk- dont on suit le parcours
- Kennedy – qui va découvrir les « mille petits riens » du quotidien que doivent supporter les noirs, Kennedy qui ne se croit pas raciste

Un roman passionnant, un roman qui fait réfléchir – Et moi, quels sont mes préjugés ?

Extrait de la postface de l’auteur : « mon objectif n'était pas de raconter le quotidien des personnes de couleur pour que celles-ci s'y retrouvent, non. Je voulais écrire cette histoire à l'attention de ma propre communauté - les Blancs - qui, si elle sait très bien montrer du doigt un skinhead néonazi en le traitant de raciste, éprouve davantage de difficultés à discerner les pensées racistes qu'elle porte en elle »

Un must-read pour réveiller les consciences

10 étoiles

Critique de Pascale Ew. (, Inscrite le 8 septembre 2006, 56 ans) - 21 novembre 2020

Ruth Jefferson est une infirmière chevronnée qui aide les patientes à accoucher. Un jour, un couple de suprémacistes blancs, Brit et Turk Bauer, viennent pour mettre au monde un bébé et ils refusent que Ruth s’en occupe parce qu’elle est noire. Après une circoncision de l’enfant, celui-ci devient bleu. Ruth est seule en sa présence et se demande si elle peut enfreindre l’interdiction qui lui a été imposée par sa supérieure. Or, le bébé décède, malgré les soins prodigués. Alors les parents intentent un procès contre elle.
Ruth s’est toujours efforcée de se faire discrète et exemplaire pour ne pas prêter le flanc aux injustices dont elle est malgré tout régulièrement la cible. Son avocate commise d’office, Kennedy, refuse de plaider le racisme, car cela ne se fait pas et jouerait en sa défaveur.
Contrairement à Kris, j'ai trouvé que l'histoire ne manque pas de rebondissements, principalement pendant le procès.
L’auteure fait une démonstration remarquable pour tenter de faire comprendre aux blancs les conséquences du racisme ambiant, insidieux, implacable, pour faire prendre conscience du quotidien que subissent les noirs et minorités, des discriminations incessantes auxquelles ils ne peuvent répondre sous peine d’être encore plus sévèrement réprimés. Elle explique comment Ruth en finit par douter de tout et d’elle-même : à ne plus savoir si ses interlocuteurs sont vraiment racistes ou si c’est elle qui voit le mal partout. Ruth doute de ses amitiés, par exemple avec la fille de la patronne de sa maman qu’elle connait depuis toujours. Elle répertorie tous les efforts de Ruth (et de son fils) pour tenter de se faire accepter, pour exceller, pour minimiser la colère qu’elle réprime sans cesse voire l’ignorer, pour ne pas s’arrêter sur toutes les brimades parce que cela fait trop mal, quitte à se voiler la face… Et l’injustice paraît d’autant plus grande face à tous ses efforts consentis depuis qu’elle est née.
Jodi Picoult dépeint ses personnages avec beaucoup de minutie et réussit à nous rendre le camp de Ruth très attachant tandis que l’autre nous révulse. En tant qu’Européenne, j’ai du mal à entrer dans ce combat et je ne me sens malgré tout pas tout-à-fait concernée car le sujet est très américain… quoique…
Le titre fait référence à une maxime de Martin Luther King : « Si vous ne pouvez pas faire de grandes choses, faites de petites choses de manière grandiose ! ».

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