J'ai toujours cette musique dans la tête
de Agnès Martin-Lugand

critiqué par Carmen, le 2 septembre 2018
( - 79 ans)


La note:  étoiles
J'ai toujours cette musique dans la tête
Yannis et Véra forment un couple heureux, toujours amoureux, une sympathique petite famille sans histoire. Et tout bascule un jour …
Dans le bâtiment, Yanis est associé à Luc, son beau-frère, mais il se sent un peu brimé, toujours freiné par Luc, alors qu'il aimerait pouvoir se lancer dans des projets ambitieux. Aussi, quand l'opportunité se présente de réaliser ses rêves avec l'arrivée d'un nouveau client, Tristan, il fonce.
Mais la comptabilité n'est pas son fort, et le rêve vire au cauchemar…
Une histoire d'amour, d'amitié, de trahison. Un couple, une famille. Un personnage tortueux, machiavélique. Réussir, échouer, rebondir. Bons ingrédients pour un bon roman.
Comme avec les précédents romans d'Agnès Martin-Lugand, j'ai passé quelques heures de lecture-plaisir. Et j'attends le prochain avec impatience !
Plongée dans une profonde crise 8 étoiles

Yanis et Véra forment un couple très amoureux. Ils ont trois jeunes enfants. Yanis travaille pour le frère de Véra, Luc, et Véra travaille dans une agence de voyage. Depuis quelque temps, Yanis se sent bridé par Luc et a l’impression qu’il ne lui fait pas assez confiance. Lorsque le contrat de rêve se présente à eux et que Luc refuse de s’y engager, c’est la goutte de trop. Yanis donne sa démission instantanément et une dispute avec Luc met fin à leur relation. Véra le soutient inconditionnellement.
Le projet en question est proposé par Tristan, un riche entrepreneur qui a vu un énorme potentiel dans Yanis et son imagination débordante pour aménager un concept store. Il ne manquait que l’argent à Yanis pour entreprendre et Tristan le lui apporte sur un plateau, l’encourageant sans restriction. Malgré son manque de confiance en lui, Yanis finit par accepter le deal et signe les papiers sans même les lire.
Tristan devient vite un grand ami du couple. Ils deviennent inséparables. Et Yanis travaille comme un acharné. Pendant ce temps, Véra prend toute la gestion du quotidien sur ses épaules et fait le gros dos, confiante.
Hélas, les choses ne vont faire que se dégrader...
Cette crise de la quarantaine et de couple est difficile à lire, mais d’un autre côté, leur amour et la compréhension sans limite de Véra étaient presque trop irréels pour être vrais. Pour le reste, c’est une lecture agréable. Agnès Martin-Lugand réussit à faire monter la tension durant tout le roman à travers les intuitions de Véra qui se méfie un peu de la gentillesse gratuite de Tristan.

Pascale Ew. - - 58 ans - 19 août 2025


La décrépitude d'un couple 4 étoiles

Ce roman commence comme la description des heurts et malheurs de la vie ordinaire. Un petit couple, débordant d'amour mutuel, composé de Véra et de Yanis, les narrateurs alternatifs, alors qu'ils connaissent ici et là des difficulté d'intendance qu'ils arrivent à surmonter, la charge de trois enfants, la coordination d'emplois du temps surchargés. Plus délicate constitue la mésentente entre Yanis et son beau-frère avec qui il travaille dans leur cabinet d'architecte.
Sur les conseils de Véra, Yanis monte sa propre agence. Et c'est là que l'histoire s'engonce lentement mais sûrement dans un réel et profond cauchemar, professionnel puis sentimental. Cette descente aux enfers est analysée dans sa quotidienneté, sa banalité, sa froideur, sans renier les faux-semblants, les fuites.
Un effort d'analyse psychologique est bien opéré, ce qui constitue pourtant la profession originelle de l'écrivaine, mais ce livre tombe dans une forme de trivialité, de description du quotidien dans ce qu'il a de plus médiocre, triste et même tragique. Tout livre au noir : je ne suis pas arrivé à me passionner pour ces personnages qui ne connaissent aucune transcendance, aucun recul, aucun rêve, peu de dignité et d'amour-propre. J'ai eu du mal à terminer, bien que la trame narrative générale présente a priori un intérêt, et le titre, comme pour Les gens heureux lisent et boivent du café, ne montre aucun lien avec le contenu.
Malgré une idée originelle intéressante, rien ne m'a accroché dans ce roman. C'est dommage.

Veneziano - Paris - 48 ans - 2 décembre 2023