Louise Lullin
de Cécile Beauvoir

critiqué par Clarabel, le 1 juin 2004
( - 48 ans)


La note:  étoiles
Exercice de style
Décevant, ce premier roman de Cécile Beauvoir, qui avait pourtant déjà publié un joli recueil de nouvelles ("Envie d'amour"). Pour sa première tentative de "roman", c'est plutôt loupé. "Louise Lullin" est un roman complexe, confus et mal ficelé. L'histoire met en scène une femme, Louise Lullin, qui a les pensées en vacances et à la dérive. Au commencement, surveillante dans une école, tandis que les élèves bûchent leur devoir de quatre heures, Louise scrute la pluie à travers la fenêtre, le spectacle de la rue, une femme trempée, un enfant retardaire qui court, le cartable sur le dos. Les pensées de Louise sont assez farfelues et dérangées. Un peu pêle-mêle. Louise pense à son enfance, à son père, à un homme, à un enfant décédé... Et puis Louise est transplantée à Istanbul, la ville bleue. Et toujours les images de pluie, d'eau, de larmes et d'enfance, d'amours tristes et perdues. C'est compliqué, vraiment condensé de multiples images mises les unes après les autres. Le fil se perd rapidement ... Cécile Beauvoir y glisse son amour pour Anna Karénine et Lewis Caroll à tel point qu'on se demande si elle n'a pas basculé dans le même "non-sense" propre à l'auteur d'"Alice au pays des merveilles". Le monde de Louise Lullin n'est pas merveilleux, c'est très liquide, très gris. Un embrouillamini d'images que l'auteur voulait poétiques et sensorielles. Echec. Son roman ressemble plus à un exercice de style qu'à une construction perspicace et pertinente. C'est décevant. Je vous recommande davantage les nouvelles de Cécile Beauvoir qui donnent du baûme au coeur et illuminent l'écriture de la jeune femme.