Mishenka
de Daniel Tammet

critiqué par Septularisen, le 18 juin 2018
(Luxembourg - 56 ans)


La note:  étoiles
CHAMPIONNAT DU MONDE D'ÉCHECS
Au début de l’histoire nous sommes à Moscou, capitale de ce qui est alors l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques, en mars 1960.

Le pays vit comme au ralenti, en effet, un grand événement sportif se déroule à ce moment-là en URSS. Coupe du Monde de Football ? Non! C’est le championnat du monde d’échecs, le sport national en Union Soviétique. Le champion du monde, Maxim Koroguine, héros du régime soviétique, remet son titre en jeu face à un jeune prodige letton de 23 ans, Mikhail Nekhemievich Gelb, surnommé Mishenka.

Mais plus que deux générations qui s’affrontent ce sont deux styles qui s’affrontent. D’un côté le champion froid, calculateur, d’une logique impitoyable et pour qui les échecs sont une science, et de l’autre Mishenka, romantique, intuitif et imprévisible, pour qui les échecs sont un langage, une forme de poésie…

Otchik, un journaliste amateur et lui même joueur d'échecs est chargé de suivre le tournoi pour son journal et de faire des comptes rendus détaillés pour les lecteurs…

On ne présente plus Daniel TAMMET, l’auteur de «Je suis né un jour bleu», atteint du syndrome d’Asperger, qui se livre ici à une incroyable introspection psychologique des deux prétendants au titre suprême des échecs. La psychologie des deux adversaires et celle du journaliste qui raconte l’histoire, sont vraiment rendues de manière exceptionnelle. J’ai également beaucoup aimé le rendu de la compétition et de ce qui se passe autour, p. ex. dans la salle lors des compétitions, dans la salle des journalistes, dans les suites feutrées des champions etc... Mais ce qui m’a le plus plu est la description de la vie dans la capitale de ce qui était alors l’URSS.

Si l’histoire (basée sur une histoire vraie d’ailleurs…) est belle, très originale et facile à lire, si le scénario bien ficelé et à toute épreuve, le style est lui… Inexistant! Carrément aux abonnés absents. C’est simple il n’y a rien! Pas une seule phrase à mettre en exergue, pas un seul mot qui ressort, pas un seul chapitre digne d’être cité. On a l’impression de lire un livre de la collection Harlequin! La traduction peut-être?..
Il est aussi dommage que M. TAMMET, fasse prendre très rapidement au personnage principal fait et cause pour Gelb, au détriment de Koroguine, parce que cela revient à se priver du point de vue de la moitié des héros de l’histoire. La fin du livre est, elle, plus médiocre que l’ensemble et surtout bâclée en quelques pages, vraiment indigne d’un si beau livre!

Je termine donc ma lecture sur une impression plus que mitigée. J’ai beaucoup aimé l’histoire et son rendu, mais absolument pas la façon très médiocre dont c’est écrit!
Attention, toutefois si vous ne connaissez pas un minimum sur le jeu d’échecs et sur ses règles, vous risquez de passer complètement à côté de ce livre et de vous ennuyer ferme! Aussi étonnant que cela puisse paraître, je ne recommande donc pas ce livre au plus grand nombre, mais uniquement à ceux pour qui le jeu d'échecs n’est pas un mystère.