Les gens heureux ont une histoire
de Balval Ekel

critiqué par Débézed, le 6 juin 2018
(Besançon - 76 ans)


La note:  étoiles
A chacun son histoire
En regardant le journal télévisé, un documentaire, un film, en lisant la presse quotidienne, un roman, une biographie, un témoignage ou d’autres écrits encore, beaucoup pensent avoir une vie bien monotone au regard de celles qui sont décrites dans ces différents médias. Mais Balval Ekel qui, elle, a eu une histoire, une vraie, a trouvé une méthode pour nous prouver que nous avons tous une histoire que nous ne savons pas voir. Elle essaie de nous en persuader à travers ce manuel qui comporte cinquante-deux exercices comme autant de contraintes qu’il faut réaliser pour faire surgir tout ce qui fait de chacun de nous un être particulier avec son histoire, son histoire bien à lui, pas celle d’un autre.

Dans sa préface, Balval précise son objectif : « Le but de cet ouvrage ? vous fournir des pistes pour écrire votre autobiographie sous une forme personnelle et originale ». Une façon de faire remonter à la mémoire les événements et les anecdotes oubliés qui font que notre histoire est différente de celle des autres et digne d’intérêt. Elle précise que cet exercice est un travail de longue haleine, les cinquante-deux exercices correspondent aux cinquante-deux semaines de l’année. Je n’ai pas pris le temps de répondre à toutes les contraintes proposées, je n’en avais pas le temps, certains attendaient mon commentaire avec plus ou moins de patience. Mais j’ai pris le temps, lors de ma lecture, de réfléchir à ce que je pourrais répondre à chacune des attentes de cet exercice et j’ai trouvé au fond de ma vieille mémoire des choses oubliées ou négligées qui pourraient nourrir un écrit sur ma déjà longue vie.

Chaque exercice est inspiré de l’exemple laissé par un écrivain, ainsi la première contrainte consiste à dresser, comme Li Yi-chan au IX° siècle en Chine, des listes de choses qui vous paraissent importantes. Plus elles sont hétéroclites, plus elles sont importantes car plus elles sont riches et renvoient à des événements, des pensées, des réflexions, des souvenirs, …, divers et variés qui pourront nourrir une biographie originale. Au hasard, je pourrais aussi citer cette contrainte qui consiste à lister ce qui peut vous donner de l’espoir en vous inspirant du poème de Breton : « Je connais l’espoir ». Ou cette autre qui demande de faire l’éloge du sport en s’inspirant du poète John Burnside qui admirait le vieil homme qui nageait des longueurs de bassin à ses côtés, tôt le matin. Quand vous aurez répondu à toutes les contraintes vous disposerez d’un matériau riche et volumineux pour rédiger votre biographie. Et vous aurez découvert, ou redécouvert, cinquante-deux références littéraires ignorées ou oubliées.

Balval Ekel essaie de nous en convaincre en concluant sa préface par ce propos : « Les femmes et les hommes que j’accueille dans mes ateliers (d’écriture) disent que nos moments consacrés à l’écriture les ont rendus heureux en leur faisant prendre conscience de la richesse de leur vie… »