Whitechapel
de Sarah Pinborough

critiqué par Goupilpm, le 22 mai 2018
(La Baronnie - 67 ans)


La note:  étoiles
Un côté fantastique pas assez exploité
Novembre 1886, les restes d'un corps sont découverts sur les marches d'une église à Paris.

De mai à juillet 1887 les journaux relatent les découvertes de différentes parties de corps humain dans les comtés environnant Londres.

Octobre 1888, le tronc d'une femme est découvert dans les caves du nouvel immeuble en cours de construction de la police de Londres. Les inspecteurs chargés de l'enquête font de suite le rapprochement avec les crimes de Jack l’éventreur mais pour le Docteur Bond, le médecin légiste chargé de l'autopsie, les méthodes employées pour tuer sont différentes.

L'auteure alterne le récit présent avec des sauts dans le passé pour faire comprendre au lecteur comment on se trouve dans une telle situation. Cette manière de procéder permet certes au lecteur d'avoir une vision globale de la situation mais fait perdre également une partie du suspense et ralentit le rythme déjà lent de l'histoire.

Si l'ambiance Victorienne dans laquelle se déroule l'histoire est très bien rendue, les changements de narrateurs n'apportent pas grand chose à l'avancée du récit. Il eut été préférable de ne prendre pour nous conter l'histoire que la narration du personnage central, à savoir le Docteur Bond.

L'intrigues est plutôt bien maîtrisée mais les retournements de situations s'avèrent malheureusement quelque peu prévisibles ce qui rend la lecture assez linéaire.

Le côté fantastique, avec une créature qui prend possession de l'homme et l'incite malgré lui à tuer est une excellente idée, mais le lecteur aurait aimé que cette partie soit plus développée en nous décrivant les interactions de l'Upir avec le cerveau de l'hôte.

L'auteure a un réel talent d'écriture que l'on ressent par le biais des descriptions des quartiers glauques de Londres, de ce fait l'ambiance qui s'en dégage est à la fois angoissante et pesante à souhait. Elle fait bien ressortit la détresse des gens qui habitent ces quartiers pauvres et des dépravations auxquelles peut se conduire la gent plus aisée.

Les personnages de premier plan, à savoir le Dr Bond, un prêtre très bizarre et un polonais qui a le don de voir des scènes de l'avenir sont très intéressants à suivre. On peut toutefois reprocher qu'il n'y ait pas plus d'interactions avec les policiers chargés de l'enquête qui sont eux relégués à un rôle très secondaire.

Au final un récit très prenant mais avec des passages redondants d'informations. Une évocation de Jack l’Éventreur mais pas du tout présent dans le récit : on a la nette impression que le célèbre assassin se révèle juste énoncé pour faire succomber le lecteur à une alléchante quatrième de couverture. On ne peut s’empêcher de penser que cette manière de procéder est employée pour attirer plus de lecteurs.