Derrière les murs d'un cloitre
de Octave Daumont

critiqué par CC.RIDER, le 3 mars 2018
( - 66 ans)


La note:  étoiles
L'amour des plus pauvres
Au début du siècle dernier, un jeune prêtre se présente au couvent des Petites Sœurs des Pauvres. Il vient prendre ses fonctions d’aumônier. Peu à peu, il découvre la réalité de la vie quotidienne de celles-ci. Elles se consacrent au service d’une centaine de personnes âgées abandonnées, nécessiteuses, handicapées ou malades. Elles les soignent, les logent, les nourrissent, les habillent et leur fournissent même toutes sortes d’occupations. L’ancien menuisier, vannier, potier ou cordonnier dispose de son petit atelier. Le jardinier en retraite soigne les fleurs ou le potager. Les femmes cousent, tricotent, lavent, aident à la cuisine ou repassent. Le tout dans une ambiance recueillie et aimante. Les Petites Sœurs ne sont que dévouement et compassion. Etant elles-mêmes très pauvres, elles ne peuvent compter que sur la générosité de donateurs qu’elles doivent sans cesse aller solliciter pour leurs pauvres vieux. Mais heureusement, elles disposent de l’aide surnaturelle de leur bon Saint Joseph au pied duquel elles placent un boulet de charbon, un sac de farine vide ou un peu de sucre pour qu’il comprenne bien ce qui leur manque et n’oublie pas d'exaucer leur demande…
Publié en 1924, « Derrière les murs d’un cloître » est un témoignage en forme de panégyrique en hommage à l’œuvre sociale des Petites Sœurs des Pauvres. Le lecteur sent pratiquement à chaque chapitre combien l’auteur admire le dévouement et les vertus de ces religieuses. L’éloge est flatteur et manque sans doute un peu d’esprit critique aux yeux du lecteur d’aujourd’hui. L’écriture est vivante, agréable et de très belle qualité. Les anecdotes sur les anciens sont touchantes ou amusantes, surtout celles montrant une certaine forme de retour en enfance chez la plupart des pensionnaires. Ouvrage fort intéressant à lire surtout à titre de document historique permettant à la fois de bien ressentir l’ambiance d’une époque disparue et de mesurer la distance parcourue. La comparaison de la vie de ces vieillards du début de l’autre siècle avec celle des nôtres dans leurs modernes et impersonnelles maisons de retraite ne laissera pas d’étonner.