Le message
de Andrée Chedid

critiqué par Sahkti, le 24 mai 2004
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Le temps, encore lui
Andrée Chedid me touche à chacun de ses récits. Le début de ce livre ressemble à la fin de "La Maison sans racines". Une femme, se déplaçant pour et par amour est blessée par balle, un tireur isolé, la souffrance indicible se profilant à l’horizon. Dans "La Maison sans racines", une grand-mère allait à la rencontre de sa petite-fille. Ici, une femme part à la rencontre de son amour. Marie et Steph se sont disputés, elle doit aller lui délivrer un message, sans quoi il croira que tout est fini entre eux, or pour elle, la brouille est passée, elle l’aime, elle veut le voir. Par amour, elle part le rejoindre. Par amour, elle avance sans crainte. Un sniper rôde, c’est le drame.

A nouveau, j’ai retrouvé ce sentiment d’impuissance et de révolte lorsque la balle se loge près du cœur de Marie, ce profond sentiment d’injustice au moment où tout semblait se mettre enfin en place, le grain de sable qui grippe toute la mécanique humaine. Heureusement cette fois, ce n’est terminé, le récit débute, tout est encore à construire. Un couple va l’aider, la soigner. Anya prend possession de la photo de Steph, elle devient la messagère, traversant une ville en état de siège, retrouvant Steph une seconde trop tard. De son côté, Marie se fane. Anya et Anton se sentent perdus. L’amour, ils connaissent, leur vieux couple en a vu de toutes sortes et si leur amour a duré, il s’est patiné avec le temps. Steph et Marie, de leur côté, en sont aux balbutiements, ils ont encore tout à édifier. Deux histoires d’amour semblables et si différentes à la fois, deux destinées.

Une course contre le temps, j’ai ressenti cette impression. Dans "La Maison sans racines", la scène de la traversée fatale de la rue, qui ne prenait dans la réalité que quelques secondes, s’étalait sur de nombreuses pages, faisant vivre au lecteur chaque seconde et la rendant longue, très longue. Ici, la course contre le temps est là, mais le processus s’inverse, on court avec Anya, on veut rattraper ce temps qui passe, tout va trop vite, on arrive trop tard, il faut se dépêcher. Impression de vitesse et toujours ce temps qui passe inexorablement.
Un récit très intense de quelques heures d’une vie 9 étoiles

Andrée Chedid nous conte le récit de quelques heures de la fin de vie d’une jeune femme, pour qui tout allait commencer, avec une telle intensité qu’il m’a été très difficile de le laisser pour reprendre le cours normal de la vie lors de la lecture de ce roman. A nouveau l’écriture de cette écrivaine me laisse sans voix. Quelle poésie !

Ichampas - Saint-Gille - 60 ans - 3 janvier 2014


Une rare puissance d’émotion 10 étoiles

Un court roman d’une rare puissance émotionnelle . Le temps de sa lecture correspondant au temps de l’action qui y est relatée, le lecteur se trouve placé face à la même urgence que les personnages , celle d’une course contre la montre , d’une course contre la mort . Il partage l’attente anxieuse de Anton, la course haletante de Steph, les efforts de Marie pour « reprendre les rênes de son corps » . L’écriture d’Andrée Chedid contribue grandement à cette impression : le rythme haché des phrases courtes qui se juxtaposent souligne cette impatience , cette tension , ces efforts .

L’absence d’indications précises sur la ville et le pays où se déroule l’histoire confère au récit une dimension universelle . Andrée Chedid confirme à deux reprises cette universalité dans 2 passages qui rompent la narration pour préciser la valeur symbolique de son récit « les massacrés, réfugiés, fusillés, suppliciés de tous les continents convergent soudain vers cette rue unique, vers cette personne, vers ce corps, vers ce cœur aux abois, vers cette femme à la fois anonyme et singulière ». Le thème de l’amour y est doublement évoqué par la présence de 2 couples en miroir, celui de Anton et Anya et celui de Marie et Steph, que la mort détruit. La guerre dont l’auteur montre l’absurdité est la situation qui confère prestige et valeur à celui qui s’en sentait auparavant privé : Gorgio, le franc-tireur, mais qui transforme le doux et innocent Steph en meurtrier . La guerre où « se joue, une fois de plus , un fois de trop, le théâtre barbare de nos haines et de nos combats »

Alma - - - ans - 22 février 2012


Au revoir malheur... 8 étoiles

J’ai eu peur en commençant Le message, oui, peur d’une vision trop simpliste et manichéenne de la guerre. Mais il n’en est rien ! Andrée Chédid puise au fond d’elle-même cette passion qu’elle insuffle à Steph et Marie afin de créer un suspense des plus intenables quand on sait que deux vies sont si intimement liées. L’amour plus fort que tout, existe-t-il ? Permet-il de dépasser l’horreur ? Ce sont les questions évidentes à se poser, le livre s’achève sur l’horreur, Steph tire sur le tueur de Marie. Evidemment il n’a pas pardonné, en est-il responsable ?

En toile de fond, nous suivons également la vie de ce sniper, il suit un enrichissement personnel, une élévation spirituelle, nous suivons ses réflexions parsemées de citations qu’il puise dans une bibliothèque. L’écrivain ajoute ainsi un soupçon de philosophie.

Mais c’est aussi, le parallèle entre les générations qui s’expose, ce couple âgé a survécu et il est lui-même l’écho d’une jeunesse trop vite anéantie. Le temps qui passe, l’espoir, l’horreur font du Message un roman sincère et vrai.

Tim - Limas - 29 ans - 4 août 2011


Le rendez-vous manqué 10 étoiles

Sahkti a merveilleusement résumé ce magnifique poème d'amour aux deux extrêmes de la vie, sur fond de guerre, de partout et de nulle part. Le style est fluide et les mots, d'une justesse et d'une profondeur infinies. J'ai lu ce livre, il y a presque dix ans et le relirai sûrement un jour, tant la portée de ce message doit s'accentuer avec le recul du temps et l'avancée en âge . L'accueil enthousiaste réservé ici par un lectorat, en moyenne très jeune, m'a d'ailleurs agréablement surprise.

Isis - Chaville - 79 ans - 13 décembre 2010


Un livre super ... 10 étoiles

Ce livre je devais le lire pour l'école, d'habitude je ne finis jamais mes livres, je n'aime pas lire ... Mais celui - ci c'est le premier livre qui m'a vraiment plu et ça me donne l'envie de lire. Ce livre est génial ! Je le vous conseille ;)

LiLiK - - 28 ans - 25 février 2010


Le livre qui me donne encore des frissons 10 étoiles

Je crois que c'est le livre qui m'a le plus émue, touché, transportée... ça fait pourtant déjà un moment que je l'ai lu, mais je ressens encore les frissons qu'il a pu me procurer. durant la lecture je me suis sentie transportée par l'histoire, comme prise par une tornade d'émotions. L'écriture est sublime, et tellement touchante, qu'on repousse la dernière page pour ne pas quitter cet enchantement. pour moi ce livre est puissant par les sentiments, l'impuissance à changer le cours de la vie, on a envie de connaitre la fin envie de changer d'aider les personnages... c'est un livre magnifique qui me restera longtemps je crois en mémoire... merci à Andrée Chedid qui nous enchante avec son talent que ça soit en poésie, nouvelles, ou roman... c'est une écrivaine talentueuse.

Saphoo - - 59 ans - 31 janvier 2009


Superbe ! 10 étoiles

Bonjour, j'ai dû lire ce livre pour l'école et je l'ai trouvé touchant et intéressant !

Livre à lire absolument !

E / / A - - 31 ans - 20 janvier 2008


Déception 2 étoiles

J'ai lu ce livre sur les recommandations d'une amie qui m'avait élogieusement parlé de ce livre.
Et quelle déception lors de la lecture. Trop de mièvre et de bons sentiments dans cette courte oeuvre. A recommander pour les lecteurs recherchant les pamphlets humanistes un peu niais. Le point positif est que le texte se lit rapidement, évitant de perdre trop de temps tout de même.

A éviter donc à mon avis.

Lyrzine - Paris - 43 ans - 15 janvier 2008


magnifique 9 étoiles

ça commence comme ça pourrait finir.. mais non tout est à faire le message peut encore arriver, il faut l'aider...
ce livre est magnifique, profond, beau, en quelque pages une jolie réflexion sur l'amour, les rendez-vous, la guerre, la solidarité, la mort.
ce livre m'a vraiment troublée, il est sans aucun doute à lire!

MarlN - - 36 ans - 13 mars 2007