Nage libre
de Boris Bergmann

critiqué par Colen8, le 20 février 2018
( - 82 ans)


La note:  étoiles
« Il est libre Max »(1)
Lui c’est Issa, de parents maliens sa mère à la peau sombre venant du sud femme de ménage illettrée, son père à la peau claire du nord vite parti rejoindre les siens. Il a poussé comme une asperge sans amour ni père ni repère, vit comme une ombre dans une barre HLM crasseuse du 19ème, s’accroche à son seul ami et mentor, Elie. Le récit habilement construit d’un milieu social savamment décrit est celui symbolique d’une initiation à la liberté et à la responsabilité. En l’espace d’un été s’enchainent le dépassement de l’échec programmé au bac, la régénération du corps par la pratique assidue de la natation, l’émancipation de l’emprise de préceptes religieux sans fondements, la résistance vis-à-vis des petits dealers du quartier pour aboutir à la découverte de l’amour partagé. Il s’achève sous forme d’un poème laissant la porte ouverte à l’incertitude.
Boris Bergmann s’était fait connaître en 2007 après avoir publié un court roman à tout juste 15 ans. Quelques années plus tard celui-ci est déjà le quatrième. On le lit avec plaisir. Son écriture est directe, concise, maîtrisée, dit l’essentiel en quelques phrases rythmées, en formules imagées créatives, en mots originaux. Le découpage des chapitres préfigure une adaptation possible au cinéma, milieu dont il parait proche.
(1) Chanson d’Hervé Christiani, 1981